En marge du duo I’m not a gun qu’il
forme avec John Tejada, Takeshi Nishimoto
s’est accordé une parenthèse solitaire le temps
d’un Monologue entièrement consacré à la
guitare acoustique. Même si sur l’inaugural Morning
4 a.m., celle-ci dégage des sonorités proches du
koto et des harmonies qui ne trahissent pas les origines
asiatiques de l’instrumentiste, c’est le plus
souvent une guitare classique aux parfums hispaniques
qui se charge de peindre des tableaux impressionnistes délicats,
laissant un large espace d’expression au silence, à
la résonnance, aux harmoniques aussi.
Parfois, les
morceaux se font plus denses, les notes se multiplient
et se superposent (Coming home), ou alors plus
enlevés, quelque part entre flamenco languide et bossa
brésilienne (Rider, Interweave) tout en
conservant ce spleen ibérique caractéristique. Et puis
il y a cette prise de son qui confère au disque ce
sentiment de proximité, laissant transparaître les
glissements de doigts, les respirations, le léger
souffle d’ampli et autres artéfacts sans lesquels Monologue
n’aurait pas le même relief.
Si le choix du titre renvoie certainement à
la seule présence de la guitare, un monologue implique
souvent une forme d’imposition. Or celui-ci opte plutôt
pour la suggestion, laisse libre cours à l’interprétation.
Sébastien
Radiguet
Date de sortie : 30
mars 2007
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www.city-centre-offices.de
www.takeshinishimoto.com
www.myspace.com/takeshinishimoto
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