Il
est une expression qui est en passe de devenir un juron
comme en son temps le "big in Japan" :
"star de myspace". Ainsi la bio du groupe suédois
Love is all
nous apprend que Josephine
(voix, calviers), Nicholaus
(voix, guitare), Fredrik
(sax), Markus
(batterie) et Johan
(basse) , furent "stars de myspace et des blogs et
forums (sic) les plus courus dans le milieu indie"
avant que de transformer l’essai sur CD. Un liminaire
qui a bien failli nous armer de notre pince à linge
anti-fétidité quand il s’est agi de se lancer dans
l’écoute de ce premier album éponyme. Car la bio
continuait en parlant de "single of the week"
pour NME, de poulain de Pitchfork media
et de chouchou de John Peel. C’en était trop…
Et
on aurait eu tort, en fait, de s’arrêter à
l’argumentaire de marchand de tapis sorti par la
promotion française du groupe. Car avec sa voix de
fille en colère façon Tank Girl et son mélange de
grunge-meet-no wave-meet indie pop
love is all est en train de réussir, avec seulement
quelques mois de retard sur la saison, un cocktail rock
pop estival qu’ont essayé de mixer cet été avec
moins de réussite des formations comme The
Grates ou Giant
Drag. Un cocktail sur-vitaminé mais ensoleillé,
qui force à taper du pied ou à « dansouiller »
un peu à la manière d’un fan de Cansei de ser Sexy. Un cocktail mené tambour battant, mais
franchement moins nicdouille que celui proposé au temps
de la britpop par Bis
(formation avec laquelle LIA
semble partager quelques similitudes), pour ceux à
qui ce nom évoquerait encore quelque chose. Ca
bouillonne, ça fume de partout, et ça grésille dans
tous les sens ; mais avec une pertinence étonnante
et une esthétique autonome non seulement affirmée,
mais aussi très personnelle.
Le
son, bourré de réverb’ (Woodie Taylor) et très bien produit, évoque pourtant les groupes
élevés dans la stricte observance de la bible lo fi
– est-ce le micro utilisé par Joséphine, qui nous
fait cet effet ? On y repère des consonances
bien entendu britpop, comme au bon vieux temps de
notre jeunesse : si si, avec des chœurs de mecs,
comme au bon vieux temps de parklife
par Blur et
un clavier qui s’amuse à donner d gimmick, mais aussi
un saxo so eighties et les éructations récentes de Pipettes,
si ces dernières avaient écouté plutôt Pavement
que les productions des années 50. Un Pavement
qu’on a d’ailleurs envie de citer pour le traitement
électrisé des guitares qui sous-tendent l’exercice.
L’album
se déroule sans temps mort, vite, sans même un seul
titre qu’on n’ait pas envie de découvrir. On prend
plaisir. Un plaisir immédiat, adolescent. Ce genre de
plaisirs qui donnent envie de reboire trop de bières et
sauter en l’air dans les fêtes étudiantes tout en
surveillant du coin de l’œil si la jolie fille
d’histoire de l’art continue à nous regarder faire
le grand con bourré. Enjoy. Car comme dirait Thèrèse…
c’est sain, c’est très sain, ça se mange sans fin.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Talk Talk Talk
02.
Ageing Had Never Been His Friend
03.
Turn the Radio Off
04.
Used Goods
05.
Busy Doing Nothing
06.
Make out Fall out Make Up
07.
Felt Tip
08.
Spinning & Scratching
09.
Turn the TV Off
10.
Trying Too Hard
Durée :
30'40
Date
de sortie : Novembre 2006
Plus+
Le
site officiel
"Love
is all" sur Myspace
"Love
is all" sur Youtube et aussi ici
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