Il
y a de ces albums comme ça qui n’en finissent pas de
revenir hanter la platine, sans qu’on sache vraiment
par quel bout les aborder. Parce qu’on sait que la
chronique sera forcément en deçà de nos espérances
et ne donnera qu’un aperçu très relatif du plaisir
d’écoute complet qui découle de leur découverte. No
rest for ghosts est de ces albums.
Formé
en 2000 dans le Missouri (Etats-Unis) par le guitariste Jordan Geiger, le bassiste Brian
Philips, le batteur Nick Christus
et le guitariste/chanteur Andy
Byers ; Minus Story compte déjà trois LP au
compteur: Belle
Ame, suivi de The Captain Is Dead, Let the Drum
Corpse Dance paru
chez Jagjaguwar.Puis No rest for ghosts paru
fin 2005. Mais il est vrai que les deux premiers
opus avaient connu une diffusion européenne plus que
confidentielle.
La
difficulté à chroniquer cet album vient du chemin
emprunté par le groupe. Ni vraiment psychédélique, ni
vraiment pop, ni vraiment sombre, ni vraiment joyeux.
Cette capacité à flirter avec chacune de ces limites
sans y pénétrer jamais vraiment est la marque de
fabrique du groupe, plus qu’une quelconque faiblesse.
Une marque de fabrique qui se perpétue jusque dans la
voix de Byers,
ni vraiment gothique façon Corgan,
ni vraiment pop façon Pinback…
mais toujours haut perchée.
Le
résultat est d’une efficacité désarmante, mais
s’apprécie sans doute mieux au fil des écoutes répétées.
Il y a l’énergie d’un groupe rock en action, avec
une guitare électrique presque lo-fi malgré la
production assez léchée de l’ensemble. Il y a des
envolées à la Pinback
ou à la Doves, de celles qui se servent d’un gimmick, d’un accord
dupliqué à l’envi et sur lequel viennent se greffer
le corps dont on fait une piste électrique entre gris
clair ou gris foncé. Il y a bien sûr de la bidouille
qui brise les rythmes simples, des cloches ou des évolutions
mélodiques qui tirent l’ensemble du côté du Pet
sounds des Beach Boys ou des Flaming
lips. Le tout est lié par la voix, et forme la
personnalité d’un groupe dont l’album s’avère maîtrisé
et construit alors qu’une première écoute nous
l’avait semblé diffus et disert.
On oscille régulièrement entre énergie et
retenue, entre pop et rock, entre tristesse et joie. Et
chaque nouvelle écoute nous laisse un peu plus conquis.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
I was hit
02. Knocking on your head
03. Ringing in the dark
04. Hold on
05. Little wet head
06. Waking up
07. Will I be fighting?
08. There is a light
09. To
the ones you haunted
10. In our hands
Durée
: 47’10
Date
de sortie
: novembre
2005
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Jagjaguwar
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