Nourallah Brothers
- Nourallah Brothers
Western Vinyl/Chronowax
- 2004
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Salim et Faris Nourallah sont Texans… en témoigne
le Stetson posé sur leur têtes de minots sur la
pochette. Salim et Faris sont frères, comme leur
patronyme le laisse supposer. Les deux frangins ont
publié il y a quatre ans un album dont Chronowax
diffuse ces
jours-ci la réédition. Largement inspirés par le
quotidien et l’univers adolescent du lycée, des
amours Goethiennes et torturées, ils livrent un
disque franchement inspiré par la pop minimale à
tendance folk. Un genre où se sont illustrés des gens
aussi connus et respectés que Macca et Lennon ;
Simon & Garfunkel, les Kinks et
Costello ; mais aussi de plus récents
paroliers comme le regretté Elliot Smith, dont
la retenue et la mélancolie semblent transparaître
aussi dans cet album qui fait la part belle à la
guitare acoustique et au piano à, en mettant un peu en
retrait la section rythmique électrique ou la batterie
discrète, pour ne pas dire insipide.
Alors, après une première écoute sans éclat ni pic
d’enthousiasme (ni d’ailleurs fondamental rejet de
cet ensemble plaisant) on s’apprêtait à dire
mollement le ni bien ni mal qu’on pensait des ces
petites ballades carrées et très conventionnelles,
sympathiques mais sans relief, chantées par deux vois
très semblables, parfois inspirées par la folk américaine,
parfois par la pop sixties, compagnons discrets de
lectures hivernales ou de conversations entre amis de
passage. Pas de folie, pas de patte particulière, pas
d’esbroufe non plus, un anglais très clair et compréhensible
(utile aux professeurs NDLR) mais pas fondamentalement
de personnalité…
Puis on a laissé mûrir l’écoute quelque part dans
nos neurones. On s’est surpris un matin, à fredonner
un public skool sorte de démo d’un titre des Papas
fritas, à muser down et She'd Walk a Mile
en moto, sur le chemin du boulot puis à se repasser Those
days are gone à l’heure de mélancolie qui
accompagne le café d’après déjeuner. Pour
finalement tomber en pâmoison devant l’efficacité mélancolique
du très Eels ien I’ll be around et son
ode à l’amour de loosers magnifique…
On est finalement revenu sur les 16 titres de l’album
pour se rendre compte que dans un genre convenu et
compassé, dont les maisons de disque essaient de sucer
l’engouement jusqu’à la dernière goutte, -et où
il faut du coup infiniment de génie pour nager au
dessus d’une masse sympathique mais peu alléchante-
les Nourallah Bros arrivent à délivrer une
dizaines de mélodies entêtantes, qui s’insinuent en
mémoire par la porte de service derrière laquelle ces
sortes de « premiers jets de tubes » en
gestation semblaient devoir les cantonner.
Un album à mettre sans peur dans toutes les mains. Au
pire il y passera inaperçu au mieux, il reviendra traîner
de ci de là sur les platines au gré des envies de mélodies
faciles, belles, sans gras, facilement mémorisables,
mais finalement pas dénuées ni de talent, ni de beauté
(petit bémol à la longueur de ce double album. 16
tires + 13 démos de bonnes qualités… On frise la
trentaine de titres… Et il faut être carrément fan
de cette niche musicale pour s’enfiler d’une traite
les trois dizaines).
Denis
Verloes
Tracklist :
01
Those Days Are Gone
02 A Morning Cigarette
03 Down
04 I'll Be Around
05 My Little Innocent One
06 Christmastime
07 She'd Walk a Mile
08 Heaven Is The Day
09 Public Skool
10 I Wanna Be an Artist
11 I'll Remember You
12 Someone that You Knew
13 Who Are We ?
14 The Lost Resort
15 Missing You
16 Somewhere the Lights Don't Shine
Date
de sortie : 23
novembre 2004
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