En
2004, Propergol y Colargol publiait chez Autres
directions in Music son premier album, Charly
Roger - Songs for fuzzycandy. Trois ans plus tard un
hommage est rendu à ce Monsieur Roger par 18 groupes et
artistes, soit rencontrés sur le net, soit amis ou plus
simplement appréciés de Reno Berthou, l’un
des fondateurs de Diesel Combustible et moitié
de PYC. Plus qu’un album de remix au sens
strict du terme, Ode to Roger est davantage un
recueil de titres ayant puisé leur inspiration dans la
globalité de l’album souche, plutôt que dans ses
composantes prises isolément.
C’est
avec une certaine logique que l’on se retrouve ici
confronté à des compositions aptes à immerger
l’auditeur, même si chaque artiste procède à sa
manière et y imprime sa propre identité. Ainsi,
qu’il s’agisse du post-rock stratosphérique sur
fond de batterie réelle des Destroyalldreamers
et Below the sea, ou des chansons dénudées de Giardini
di miro coopérant avec les guitares et les
manipulations numériques parcimonieuses de Populous,
c’est constamment en direction des astres que les yeux
et les oreilles sont tournées. Les titres d’Eluvium
et Erstlaub en sont des preuves flagrantes :
l’un comme l’autre étoffent et étirent leur propos
sur plus de 7 minutes parcourues de nappes électrisées
pour le premier, plutôt électroniques, légèrement
dissonantes et inquiétantes pour le second. A
l’inverse, d’autres comme Lapintade, passent
sous la barre des 2 minutes pour proposer un intermède
mêlant harpe digitalisée et digressions ludiques. Soundclub
pioche allègrement et avantageusement dans la copieuse
assiette du shoegazing, tandis que les Tomcats in
Tokyo versent dans une électronica crunchy et
punchy comme ils savent si bien le faire. De la même
manière, Tunng perce dans le domaine où il
excelle, à savoir celui d’un folk faisant le grand écart
entre passé et présent, confrontant banjos et
clochettes avec des programmations rythmiques aux
accents tribaux. Ylid fait plutôt dans la poésie
mélodique, avec des vers emplis de guitares claires
fragmentées, vite envahies de nuées d’insectes
digitaux. Plus loin, Bertuf surprend en suçant
la roue de Désormais, proposant une
mini-symphonie déconstruite parcourue de remous et
soubresauts. Puis viennent les plages d’Accrual
et Stylus, plus ambient et abstraites, un peu
plus hostiles aussi, nous plongeant dans un microcosme
numérique étrange et venté. Changement de registre
pour le point final apporté par le piano minimal et élégiaque
à souhait d’Hélios, cerise d’un gâteau
copieux et aux saveurs variées.
Sébastien
Radiguet
Collaborations
:
Destroyalldreamers
Giardini
di miro + Populous
Eluvium
Erstlaub
Soundclub
Tomcats
in Tokyo
Yild
Below
the sea
Tunng
Moregeometrico
Lapintade
.tape.
Bertuf
Accrual
Stylus
Helios
Durée : 72’59
Date de sortie : janvier
2007
Plus+
Diesel
combustible
ADIM
PyC
myspace
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