musique

Rogue Wave - Out of the shadow

Subpop/chronowax - 2004

 

 

 

     Zach Schwartz a mal débuté son année 2002. Sans boulot véritablement fixe, spirituellement à cours de but et d’intérêt avec son groupe Desoto Reds, il se sent au bord de l’implosion. Il décide donc de quitter Oakland pour New York, avec en tête l’idée d’y composer quelques chansons plus personnelles, avec l’aide de son ami producteur Bill Racine. Finalement, c’est avec l’idée d’un album entier sous le bras et  fort un enjouement retrouvé qu’il regagne  Oakland. Un retour qui le voit abandonner son groupe, s’entourer de la  bassiste Sonya Westcott, du batteur Pat Spurgeon,  et du guitariste claviériste Gram Lebron… sous le doux sobriquet de Rogue Wave. Le quartet se comprend bien : arrangements et parties instrumentales sont rapidement intégrées aux idées initiales de Schwartz et l’album témoigne de cette complicité de groupe.

 

    La  musique du groupe c’est un peu Yin et Yan.  Le côté obscur de la lune et sa face éclairée. On oscille constamment entre ballades acoustiques mélancoliques tintées d’arrangements façon Californie 60’s et Brian Wilson, abondamment représentés dans le courant 2003 par des groupes comme Tydes, Thrills, et autres Sleepy Jackson. Le fantôme de Brian n’est jamais loin, tinté parfois (oui tentons-le) de cette mélancolie que Rogue Wave démontre non réservée à Simon & Garfunkel : be kind. Remind disent-il . Une mélancolie maîtrisée qui se nourrit aussi d’éléments plus pop, en forme de ballades ritournelles qui n’auraient pas dépareillé en face B des La’s et auraient fait la nique aux envolées les plus réussies de Cast. Mélancolie sans dépression. D’autant moins portée aux larmes que les titres les plus mélodramatiques sont rapidement noyés par l’énergie du reste de l’album

 

    Car, quand les Rogue Wave mettent le régime et enfoncent la pédale disto, il ont la pop rock américaine des années 90 en ligne de mire. Every moment en témoigne, de loin le morceau le plus réussi de l’album. Les guitares s’affolent, les mélodies restent carrées mais on tire bien sur chacune des coutures qui font la chanson. On cherche à déchirer le carcan étriqué sans y arriver jamais vraiment.  On songera à Yo la tengo pour le mélange americana + pop rock et aux Charlatans pour le chant qui vient se poser sur la vague (réminiscence de surf musique ? beach boysienne ?). Il y a pire comme références.

 

    A jouer au petit jeu des comparaisons cher aux chroniqueur, on se rend compte que l’ensemble est sympathique sans être fondamentalement transcendant, distrayant sans être véritablement indispensable. Agréable à écouter en ces périodes d’été indien 2004 ; assurément. Pile dans le ton des mouvances actuelles sans en transcender ni en exagérer aucune. Schwartz va mieux. N’est-ce pas déjà un début de bonne nouvelle ?

 

Denis Verloes

 

Durée : 36’ 47

sortie : septembre 2004

 

Tracklist :

01. Every moment

02. Nourishment nation

03. Be kind remind

04. Seasick on land

05. Kicking the heart out

06. Postage stamp world

07. Sewn up

08. Falcon settles me

09. Endgame

10. Endless shovel

11. Man – revolutionary!

12. Perfect

 

Plus+

le label : http://www.subpop.com

le site du groupe : http://www.roguewavemusic.com