Honnêtement,
en préambule, on dira qu’on a jamais été fans du
« retour »’ de Morrissey
ces deux dernières décennies, que Vauxhall
and I reste notre préféré du bonhomme en solo. Et
à plus forte raison encore, on dira que des albums des Smiths
on retient surtout the
queen is dead ; pour son parfait mélange entre
écriture chiadée, vie de lads, voix maîtrisée et immédiatement
reconnaissable, recours aux artefacts insidieux de la
pop, mélodies immédiates, rythmes accrocheurs.
Pourquoi
évoquer Morrissey
en débutant la chronique de l’album des New Yorkais
de The Isles ?
Parce que la parenté tient non pas de la référence,
mais de l’évidence. Révérence est le mot adéquat.
Au contraire d’un The
Organ ou d’un Mozz nouvelle mouture, The
Isles parvient à amener le son des Smiths
à la découverte de ce nouveau siècle. Non en le
copiant comme les artistes pré-cités, mais en le
renouvelant, en lui donnant un petit air « so 2006 »
qui fait immédiatement mouche sur l’auditeur qui,
comme votre serviteur, ne voue pas un culte de l’intouchabilité
vis à vis de l’icône mancunienne.
Au
rayon des similitudes, on trouve la voix du chanteur, élevé
à la lecture du parfait bréviaire de saint Morrissey,
avec une certaine jeunesse qu’on ne reconnaît plus
chez son initiateur. On y repère aussi un certain jeu
de guitare dont émerge très fortement traité à
l’aigu, le frotté de cordes rythmiques, soutien de la
chanson. Smiths quoi….
Mais
pas tout à fait que ça. Parce qu’il y a dans les
compositions et dans leur traitement électrique aussi
quelque chose de la surf music des Beach
Boys. Cette manière de faire glisser une mélodie
comme une évidence, en recourrant aux vertus groovantes
d’une batterie maîtrisée et d’une basse qui a le
sens du rythme. Il y a aussi, dans le jeu de la disto et
de la saturation à peine perceptible de la guitare,
quelque chose de la grande école ’90 s de la pop
anglaise, avec des groupes comme Suede
en illustration.
Alors,
si à l’évidence, le son de The
Isles n’est en rien une innovation dans la grande
histoire de la musique, force est d’avouer que le
groupe parvient à jouer à fond la carte de la référence
sans tomber dans la seule application de moine copiste.
Quelque chose qui tient, version musicale, du grand
nettoyage de printemps de l’appartement des Smiths.
Et franchement, les maîtres d’ouvrage réussissent
leur pari.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Major Arcana
02.
Our Kitchen Test
03.
Flying Under Cheap Kites
04.
Summer Loans
05.
Hide Your Work
06.
We Give A Receipt, We Take A Receipt
07.
Tropical Lamby
08.
Terraforming
09.
Eve of the
Battle
10.
Post Nobles
Durée :32’04’
Date
de sortie : juin 2006
Plus+
Le
site officiel
Le
site de Melodic
L’espace
Myspace
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