Luke Steele est de retour. Bientôt trois ans après un premier opus
où on avait repéré l’Australien au milieu d’une
vague qui de The
Thrills à The
Tydes remettait en lumière le génie pop de la côte
californienne des années 60. Formé en 1999 The Sleepy Jackson a déjà connu tous les hauts et les bas d’une
formation rock digne de ce nom. Déboires d’alcool,
addictions aux drogues les plus diverses et dissensions
internes ayant amené a remanier le line up originel. Un
line up qui sur l’introductif Lovers,
fit le bonheur des amateurs de power pop Who-esque
autant que l’acid country ou le surf rock des Beach Boys.
Enregistré
au printemps 2005 à Sydney, la finalisation de Personality
a pris plus de temps que prévu, dû à la volonté
avortée de travailler avec Dave Friddman (Mercury Rev,
Flaming lips), et au perfectionnisme déjà bien
connu de Steele. Un
frontman qui finit par enregistrer certaines parties à
son appartement ou dans les chambres d’hôtel, pour
que l’album sonne exactement à l’image sonore de ce
qu’il imaginait dans sa tête. La bio de l’artiste
nous dit de ce nouvel album : « si son
premier album était une merveille sur petit écran, Personality est son équivalent sur grand écran ». Une
formule que nous reprendrons ici à notre compte.
Luke Steele y est en effet largement plus ambitieux du côté des
musiques additionnelles. Une largeur qui est
d’ailleurs aussi la limite de l’album qui se perd un
peu du côté des arrangements et laisse le songwriting
accrocheur en souffrance. Le Mercury Rev de deserter’
song, n’est jamais très loin de ces ballades
toutes Spectoriennes, enrichies aux cordes, aux cuivres de soutien et au
piano de tempo, mais jamais réellement égalé. La
surabondance d’effets de style fourvoie Luke
Steele prouvant
par là même que Wayne
Coyne des Flaming Lips est un génie capable de tracer un chemin à la
machette au milieu d’une facture classique.
Quelque
part au milieu de ces arrangements, figeant l’album,
on retrouve pourtant
la touche Sleepy
Jackson.
Celle qui utilise et modernise le son des Beach
Boys pour envoyer la bande à Wilson
lorgner le futur des années 2000 ; celle qui
convertit une jolie composition en ritournelle pop
indispensable. Une vision particulière de la pop
moderne qui n’atteint ici qu’en partie son objectif.
Ne remettant pourtant pas en cause l’adage fondateur
de Luke Steele :
« Je crois que le but de n’importe quel
musicien devrait être de réaliser quelque chose de
nouveau à partir de ce qu’il apprécie chez les
autres artistes ».
Une ambition une fois encore perpétuée ;
un résultat un peu emphatique qui aurait gagné à plus
de recentrage.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
You Needed More
02.
Devil Was in My Yard
03.
God Lead Your Soul
04.
Work Alone
05.
God Knows
06.
I Understand What You Want But I Just Don’t Agree
07.
Miles Away
08.
Higher Than Hell
09.
Play a Little Bit For Love
10.
Don’t Say
11.
You Won’t Bring People Down In My Town
12.
Dream On
13.
How Was I Supposed to Know
Durée:
42’ 07’’
Date
de sortie: 24/07/2006
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