The Decemberists - Picaresque
Kill Rock Stars
- 2005
[5.0]
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Il est temps
de faire revivre la place publique! Les bars obscurs où
on se passait la bonne parole, où on parlait politique
ou arts… bref revenons à une tradition de l’oral.
Du bouche à oreille voire de la déclamation les pieds
sur la table, la tête qui touche un plafond suintant.
Il est certains groupes qui méritent la diatribe et
l’emphase, car eux-mêmes la pratiquent. The
Decemberists.
The Decemberists.
Ils prennent leur nom d’une élite d’officiers
russes qui, imprégnés des idées de la Révolution
Française voulaient pousser le tsar à réformer la
Russie, la rendre plus libérale et se révoltèrent en
décembre 1825. 180 ans plus tard The Decemberists sortent
leur troisième album Picaresque. Si la révolution
des Décembristes ne bénéficia pas d’un fort appui
populaire, ne laissons pas The Decemberists sans
le soutien d’une solide armée de crieurs de la bonne
parole de Colin Meloy, officier en chef du
quintet.
Colin Meloy,
le conteur de chansons picaresques mêlant des
vagabonds, le fantôme d’un vendeur de charbon, un
fonctionnaire du gouvernement américain, des prostituées
et autres « misfits » dans un monde de
vengeance, d’exaltation, d’amour impossible, de résignation
et de suicides. Avec une grâce dickensienne Colin
Meloy nous emmène là où la pop s’arrête
rarement, dans le récit, l’Histoire, les tragédies.
Les contes de Meloy sont
servis par une musique aussi particulière que les
textes, une grande
musique que Colin a toujours voulu réaliser. Le
premier morceau The Infanta annonce la couleur de
l’album. Une sirène, puis des tambours triomphants,
un air hispanisant, l’invincible armada mise en
musique. Dans le même ton, The Mariner’s Revenge
Song et son accordéon qui semble tout droit
sorti du Non Smoking Orchestra de Kusturica ou
d’une rue de la France de 1789. Quant au chant de Meloy,
il se situe à mi-chemin entre la voix d’un chanteur
de troupe itinérante et le ton théâtral de Jacques
Brel dans Amsterdam, également une chanson
de marins…
Ces chansons sont mêlées
à des morceaux dont les mélodies sont plus classiques
mais tout aussi fines, les plus fines qu’il ait écrites.
De même, Colin le conteur est également maître
dans l’art de faire passer un message politique
d’une manière subtile, comme dans 16
Military Wives, où il distille une critique de la
politique étrangère des Etats-Unis et s’inscrit dans
son temps.
Temps. Temps de faire passer la
rumeur. La rumeur que Picaresque est un album
picturesque, génialesque, gigantesque. N’oubliez pas
de le crier!
Déborah
Douek
Tracklist
01/
The Infanta
02/ We Both Go Down Together
03/ Eli, The Barrow Boy
04/ The Sporting Life
05/ The Bagman's Gambit
06/ (From My Own True Love) Lost at Sea
07/ Sixteen Military Wives
08/ The Engine Driver
09/ On the Bus Mall
10/ The Mariner's Revenge Song
11/ Of Angels and Angles
Durée
: 58’26
Date
de sortie : 22 mars 2005
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