On
va finir par l’user à force de l’écouter, le
dernier album de la bande à Bobby
Gillespie. Et oui on vous entend déjà ricaner sous
cape : « Oh la la quel vieux !
Franchement, avec tous ces groupes à guitares revenus
sur le devant de la scène ces derniers mois, il va
quand même pas nous raconter que cette formation créée
en 1984, passé par tous les stades de la pop, du rock,
du gospel, de l’électronique et de la hard tech,
revenant par opportunisme au rock de ses premières
amours, est le bijou discographique que le monde de 2006
attendait ? hein ? nan ? »
Ben
si. Nous persistons et signons. Juré craché, Riot
city blues est un grand album de Primal
Scream et un bon concurrent pour le panthéon des
albums qui comptent en 2006. Et de surenchérir en
disant que ce groupe est le seul rescapé de notre
jeunesse - centrée sur la pop britannique -, qui a réussi
à évoluer en anticipant très souvent les modes, en se
renouvelant toujours, en ne se perdant jamais, quitte au
passage à se départir progressivement du line up
originel (dont Bobby
est à ce jour le dernier rescapé).
Et
ici, Primal
Scream se retrouve comme au temps de ses premiers
opus. Soit un groupe de rock influencé par le blues américain
originel, revenu sur fond de pop music. Un album qui se
rapproche du Sonic
Flower Groove de 1987 et du son des Rolling
Stones des débuts, avec une force et une production
lo-fi travaillée sur les cendres du punk, comme n’en
fourniront plus jamais les Stones. Avec quelque chose du son du Jesus and Mary chain dont Bobby
fut un temps le batteur. En marchant un peu sur les
plates bandes du Blues
Explosion, y améliorant au passage la capacité à
produire des titres qu’on s’appropriera à coup sûr
dans les pubs d’Albion. Avec aussi des réminiscences
des racines afro et du groove abordé avec Screamadelica
propulsé en avant par l’incomparable jeu de basse
roulante et remuante de l’ex-Stone
Roses, Mani devenu indispensable au son du Primal Scream de ce nouveau siècle.
Soit
une improbable rencontre entre le rock, le punk et la
pop, qui sous des dehors d’un classicisme à toute épreuve,
insinue des hymnes pour toutes les générations, à
coups de bombinettes mélodiques imparables. Brûlots
dont le country
girl introductif se fait le condensé radiophonique
évident. Et quand Primal
Scream se rappelle qu’il fut un groupe de rock pur
et dur avant de devenir un groupe expérimental, il
parvient à convier les fantômes du blues, des Stones,
du Mc5, des New york dolls, des Stooges,
de Small Faces
et des New York
dolls, en un album addictif qui clôt un cycle pour
Primal Scream et le replace par la même occasion sur le
trône du pop/rock anglophone, devant une armée de prétendants.
Chapeaux bas !
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Country Girl
02.
Nitty Gritty
03.
Suicide Sally & Johnny Guitar
04.
When the Bomb Drops
05.
Little Death
06.
The 99th Floor
07.
We're Gonna Boogie
08.
Dolls (Sweet Rock and Roll)
09.
Hell's Comin' Down
10.
Sometimes I Feel so Lonely
Durée :
41’ 52’’
Date
de sortie : juin 2006
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site officiel
Le
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girl sur Youtube
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