Cocosuma
- Reindeer show the way
3rd
side records/ Chronowax - 2004
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Fat
Chimo et
Chab the Jab… On
est en droit de craindre le pire d’une chronique qui
commence par l’énonciation de pseudos, camouflant les
deux tiers de l’entité Cocosuma. Une crainte liée,
sans doute, à un déni du parisianisme branché. Phobie
qui a crû un instant, après avoir constaté que I
refuse to grow up était le nom d’un premier album
du groupe, re/en–censé sur des sites tels Elle ou
Technikart. Une visite au site du groupe, tout beau, tout
seventies, tout en flash où le trio s’affiche tout
barbu, tout ébouriffé, paré de belles lunettes noires,
artefact parisien de la hype… ne nous avait pas plus
rassuré. On a pourtant lancé le disque sur la platine,
essayant de faire fi de nos à priori subjectifs
habituels.
Et
on a bien fait. Vraiment bien fait : la pop façon Cocosuma
affiche des ambitions bien adultes, et une maîtrise du
sujet chargée de maturité, éloignée des préoccupations
boutonneuses de Peter pan. Classieuse mais pas classique,
complète mais pas surchargée. Cordes, loops, production
un brin clinique, variation de genres et de styles, arpèges,
rythmique électro ou folie seventies essaient de tirer la
couverture à soi, sans jamais y parvenir. L’efficacité
naît des rencontres, de l’entrelac musical de ces différents
éléments. Ici, on danse facile façon pop sucette ;
on admire plus loin la qualité orchestrale inspirée en
demi-teinte des Flaming lips ou du feu Beta Band.
On s’amuse ailleurs des majeurs tendus vers le ciel se
disputant la première place avec les longues ballades aériennes
que ne renieraient pas certaines formations islandaises.
C’est que de l’eau a coulé sous les ponts de Paname,
entre le premier et le second opus. De l’eau qui rend
les gens un peu plus vieux, et des concrétisations de
projets qui ont accru la confiance du groupe en son
potentiel musical. Ils ont aussi beaucoup tourné, au
japon… et en France avec leurs compagnons de label :
Syd Matters. Autant d’événement et d’expériences
qui jusqu’au départ inopiné de leur première
chanteuse leur a permis de commencer à croire sérieusement
à l’avenir du groupe et d’enrichir son son et sa
direction artistique.
Un
avenir qui à l’écoute de ce reindeer show the way,
s’annonce radieux. Et le départ de Jen H. Ka,
remplacée in extremis par Kacey, étudiante,
rencontrée à la chorale suédoise de la métropole,
n’a pas entamé le capital du groupe. Au contraire. La
voix glaciale et erraillée de la jeune femme, se joue de
l’anglais du texte. Ouvrant le groupe à
l’international. On y sent une tentative de comparaison
avec Nico, on y trouve un semblant d’assonance
avec celle de Nina Persson des Cardigans, et
une similitude dans l’effet produit sur l’auditeur,
avec celle de Geike Arnaert de Hooverphonic. Preuve
supplémentaire, s’il en est besoin, que l’album de Cocosuma
réussit le grand écart entre recherche dans le coffre à
déguisements musical des parents, et pioche dans ce que
les sonorités contemporaines ont de mieux à offrir. La réussite
est indéniable. L’inscription dans la durée, à démontrer.
Mais n’est-ce pas là le pari de tout bon album pop ?
Denis
Verloes
Tracklist
:
01 Communication’s lost
02 The servant
03 Sparks
04 Hey you!
05 So as gentleman you should be more polite
06 daisy’s face
07 easy terms
08 le fusible
09 (How high) can you fly?
10 #1 (in your heart)
11 What’s left of us
12 Sailing home
Durée :
50’ 25’’
sortie
: septembre 2004
Plus+
le
label :www.thirdsiderecords.net
le
site du groupe : http://www.cocosuma.net
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