Rhâââ Lovely Festival
2005
Fernelmont
Cortil-Wodon, 2 avril 2005
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Première participation de Benzine (entant que
spectateur je précise) au Rhâââ Lovely Festival un
samedi 2 avril 2005 qui restera, évidemment dans les mémoires,
comme celui de la mort du pape Jean-Paul II. Même si
musique et croyance font parfois bon ménage, la fin de
règne du Saint-père n’était pas vraiment à
l’ordre du jour ce samedi dans ce petit coin de
campagne, pas très loin de Namur en Belgique.
Un voyage, pour nous de 800 km aller/retour, histoire
d’aller voir, en terre wallonne, si la musique est
aussi bien que par chez nous. L’occasion aussi de voir
sur scène des groupes que l’on a l’habitude d’écouter
et de chroniquer sur Benzine et On fixe.
Arrivés en pleine cambrousse au Nord de Namur, on découvre
un chapiteau planté au milieu de la cour d’une école
(celle Cortil-Wodon pour être précis). Un
chapiteau qui sert de première scène (matamore
stage) à laquelle vient s’ajouter une seconde scène
(Main stage) dans un vaste pièce qui elle sert
habituellement de salle des fêtes du village.
Premier concert donc à 15 h piles, avec les excellents
belges de Loobke. Avec guitare, chant et batterie
ils réussissent un set impeccable et très décontracté
entre pop, electro, quelque part entre Lali puna
et Piano magic (on avait d’ailleurs adoré le
ep Water
and boots en
téléchargement libre sur sundaysinspring.net…
C’est vous dire si on attend le premier album avec
impatience).
On
laisse très vite de coté le post-archi-post-rock de Amnesiac
pour se concentrer sur celui, très attendu, des deux
frangines de Half hasleep. Malgré une bonne
volonté, la pourtant très belle musique slowcore de ce
duo se perd dans le brouhaha sonore du chapiteau et ne
parvient pas à captiver suffisamment. Vraiment dommage !
Le temps de nous remettre de notre déception, on laisse
lâchement tomber les dunkerquois de
Milgram et leur math-rock incisif, pour
voir le petit canadien de Millimetrik. Voûté
sur son laptop, il débute son set avec un titre bien
dub, puis file petit à petit vers des titres de plus en
plus vaporeux, vers une abstraction totale. Très
plaisant, ce set aurait mérité un habillage visuel à
sa hauteur, plutôt que les parois en plastique blanc du
chapiteau.. mais bon, passons.
Les jambes engourdies, on décide faire l’impasse sur
le post–rock puissant des Red Sparowes pour
aller découvrir à pied la campagne wallonne.
Le
coin baigné dans un soleil de printemps magnifique et
chaud, laisse entrevoir des champs de culture à perte
de vue, des petites routes sur lesquelles on ne roule
pas au-delà de 70 km/h et de très belles
maisons en brique rouge aux gazons impeccablement
tondus. Calme, air pur et tranquillité assurée dans ce
petit coin à la population, sans doute aisée.
Retour au cœur de l’évènement avec le très attendu
Manyfingers, auteur d’un album remarquable en
2004. Adepte du multi-instrumentisme, cet anglais
et pote de Matt Elliott
construit
des motifs qu'il met en boucle et superpose grâce à
son sampler.
Apparemment très nerveux, Chris Cole monte sur
scène avec une bouteille de Scotch à la main. On le
voit manier ses instruments avec des gestes brusques et
désordonnés. Alors quand la technique commence à lui
jouer des tours, il s’énerve très vite et, au bout
d’un moment, balance tout et s‘en va sous les
applaudissements d’un public amusé par l’irritation
vaine de ce grand gaillard. Dommage car son set
paraissait très rythmé et plaisant à voir.
Le temps de remettre deux épaisseurs sur le
dos et de déguster le couscous maison, alors que la
nuit commence à tomber méchamment sur le coin, on
retourne sous le chapiteau déguster
les nappes hypnotiques de Stafrænn
Hakon.
Solide gaillard aux allures de bûcheron, cet islandais
bon teint, nous sert un
post-rock embrumé et revigorant. Une musique préparé
sur laptop à laquelle il adjoint des parties de guitare
jouées en direct. Musiques blanches et douces, mélodies
éthérées nous font passer un moment plus qu’agréable
en compagnie de ce jeune homme.
Curiosité, du soir, Les Durutti
Culumn
entrent en scène vers 22 h45. Avec une dégaine
incroyable (imaginez une sorte de Dani
de Vito
à la batterie avec jeu prodigieux et deux types à la
quarantaine bien sonnée) le groupe jouent un rock étrange,
un poil vieillot et désuet qui ne ressemble à rien de
connu aujourd’hui en 2005. Passé la curiosité, on va
un peu se dégourdir les oreilles en attendant les deux
gamins de Squares
on Both Sides.
Appliqués
et gentils comme tout, presque bons pour le séminaires,
ces deux garçons jouent un slowcore très propre, mais
encore une fois pollué par l’agitation humaine
ambiante.
On
passe une fois encore, sans trop y entrer, devant la
salle bondée et surchauffée qui accueille cette
fois-ci les américains de Dreamend.
On attend alors avec impatience le set de Matt
Elliott
prévu à 23h40. Un poil fatigués et frigorifiés (ben
oui c’est dans ce genre de soirée que l’on sent nos
35 ans bien sonnés) on attend le retour du grand rasé
et de sa guitare. Accompagne de son frère de bouteille
(Mr Manyfingers
en personne) il débute un set appliqué avec guitare et
voix samplées, piano jouet, flûte, etc…) et
principalement reprend les titres du dernier et
magnifique album Drinkind songs. Agacé par
quelques problèmes techniques (un jack pas branché…),
Matt
Elliott
et son compère ne semblent pas très à leur aise et le
set se révèle assez moyen et approximatif. Le clou
final étant, une fois encore, le pétage de plomb de
l’ami Chris
Cole qui,
cette fois-ci, passe ses nerfs sur une chaise suite à
un énième problème technique.
00 heures 30 : trop fatigués pour suivre le set
pourtant prometteur de Hood, on reprend, à
regret, la route pour d’autres aventures moins
soniques.
Bilan : Un programmation variée pour la scène
matamore. Peut-être un peu trop portée sur les
courants post-rock pour la main stage. Des sets à
l’heure avec des enchaînements sans temps mort. Seul
souci, le son : Les essais de son sur la main stage
qui couvrent le set du chapiteau, le manque
d’insonorisation sous le chapiteau ont considérablement
nuit aux sets intimistes qui se déroulaient sur de la
scène Matamore. Dommage.
Malgré
tout, on gardera en mémoire une organisation cool et sympa, des tarifs
attractifs, un cadre très plaisant (gare quand il pleut !!)
pour un festival, à taille humaine, plutôt réussi.
D'autre
part, et c'est assez rare pour être signalé, on notera
un refus, de la part de l'organisation, d'accepter tout sponsoring d'entreprises privées
mais aussi un refus de laisser les marchands du temple (Coca Cola,
etc...) envahir le festival. C'est ainsi que les
boissons et la nourriture vendus ce soir là étaient
tous artisanaux et/ou issus du commerce équitable. Une
démarche éthique et politique trop rare pour ne pas
être saluée.
Benoît
Richard
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Matt
Elliot - Drinking songs
Manyfingers
lp
Stafrænn
Hakon
- Ventill/poki
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