Alors
qu’il avait fallu attendre 7 ans pour le dernier
retour en forme de Morrissey
avec You are the
Quarry, à peine deux ans ont été nécessaires
pour remettre le couvert avec
Ringleader of the Tormentors. Et force est de
constater quand deux années et un exil romain, Morrissey
aura peut être bien plus évolué que lors des deux décennies
précédentes.
Le
sexe est passé par là. Car jusqu’à aujourd’hui, Morrissey
était vu comme un grand pudique, préférant les évocations
fines au rentre-dedans en contradiction totale avec ses
idoles sexuées des New
York Dolls à Bowie
en passant par James
Dean et T-Rex.
Mais dans ce Ringleader
of the Tormentors, il est beaucoup question
d’explications sur ce qui se passe entre les jambes du
Moz.
L’arrivée de Tony Visconti comme producteur n’y est peut-être pas étrangère,
lui qui fut l’artisan des plus beaux disques glam des
années 70. Elle permet en tout cas d’offrir à Morrissey
en excellence musicale alors que sa carrière dans les
années 90 s’étaient souvent faite saborder par des
musiciens indignes ou inégaux.
Les
montagnes russes, le Moz n’y échappent pas tout à fait.
Les moments de grâce et les chansons
bouleversantes sont toujours là comme sur le single You
have killed me, Dear
God please help me (orchestré par Morricone) et
surtout The
youngest was the most loved. Car Morrissey
sait toujours aussi bien écrire et chante comme un
Dieu. La grandiloquence sublime et l’humour potache
qui ont fait les beaux jours des Smiths
et de la carrière solo de Morrissey
ne sont jamais bien loin non plus. Rome est aussi un
personnage clé dans ce disque construit en Italie. La
ville éternelle semble apporter tout une délicieuse désuétude
romantique dans cet album, une atmosphère semblable à
celle des romans de Stendhal entre sublime et rococo. Mais cette ambiance sied tellement
bien à la voix de Morrissey,
de plus en plus crooner dans l’âme, qu’on lui
pardonne tous ses excès.
Ou
presque. Car le chanteur mancunien
n’arrive toujours pas à se débarrasser de ses
tentations coupables pour le rockabilly et le boogie (In the future’s all’s well, I will see you in far off places).
Ringleader
of the Tormentors est surtout la suite ou le jumeau
de You are the quarry dont il semble inséparable, en reprenant le
meilleur comme le pire. Comme si Morrissey,
cœur d’artichaut en chef, n’avait pu se débarrasser
de ses propres tourmenteurs qu’il prétend mener à la
baguette.
Julien
Damien
Tracklist
:
01.
I Will See You In Far-off Places
02.
Dear God Please Help Me
03.
You Have Killed Me
04.
The Youngest Was The Most Loved
05.
In The Future When All's Well
06.
The Father Who Must Be Killed
07.
Life Is A Pigsty
08.
I'll Never Be Anybody's Hero Now
09.
On The Streets I Ran
10.
To Me You Are A Work Of Art
11.
I Just Want To See The Boy Happy
12.
At Last I Am Born
Durée
: 51'40
Date
de sortie
: avril
2006.
Plus+
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