Parce
que le phénomène Killers est passé depuis longtemps le stade du "petit groupe
indé qui fait de la musique sympa à choucroute garnie
pour radio fm"… On a hésité avant d’entamer
la chronique de leur second album. Un album qui au vu du
matraquage intensif qu’on nous en fait, devrait
permettre à Universal de bien rentrer dans ses frais :
presse, magazine spécialisés, télé, tout est bon,
-c’est déjà la pub "Kinder" ou pas cette
fois-ci ?-. Le tout pour un album publié dans une
industrie qui se perpétue en crise depuis maintenant
des années (mais quel est leur docteur à eux…
z’avez déjà vu un patient malade depuis près de 6
ans et qu’on arrive pas à soigner, même un peu ?),
et qui du coup tend à se concentrer sur des valeurs sûres
sympathiques mais un peu lisses.
Le
constat de "grandpublicisation" + tentative de
lissage est une évidence, pour The
killers qui voit ses moyens de production grandir et
leur permettre de s’adjoindre la participation de Flood
et Alan Moulder
derrière les manettes et d’Anton
Corbijn pour les photos de pochettes. Et ça
s’entend carrément que le son a été trituré dans
tous les sens. Pourtant, force est de reconnaître que
depuis qu’on l’écoute, ce second album, il se
produit chez nous un phénomène d’adhésion immédiate
que nous ne résistons pas
à essayer de faire partager en ces lignes. Car
à l’aune de ce second album, étape décisive d’un
groupe qui a fait les malheurs de plus d’une
formation, The
Killers décide de prendre un peu de recul par
rapport à sa formule. On pouvait s’attendre à une réplication
de leur galette inaugurale, bourrée de singles pour
chocolatiers et de clips pour MTV… on devra en fait se
contenter des deux premiers titres en guise de passage
de relais pour Pure FM et Le Mouv’. Et si Sam’s
town, le morceau inaugural et When
you were young, le second morceau, se situent dans
la directe filiation de Hot
Fuss, ils amorcent aussi la nouvelle mouture sonore
et stylistique dans laquelle le groupe à décidé de réapparaître
au fil de l’album.
On
a deux des
producteurs parmi les plus côtés dans les années
80… On en profite. Et quitte a aboutir à un son un
peu trop lisse, trop FM, on utilise au maximum les
recettes qui ont envoyé les riffs de U2
ou les claviers de Depeche
Mode au sommet des charts. On ose pourtant garder
une forme de magma sonore bien rock telle qu’ont pu
les populariser Jesus
and Mary Chain
ou Joy
Division et plus récemment des formations comme,
mettons, les
Strokes. Le tout bien sûr bien épilé sous les
aisselles et recollé sous le menton, parce que bon on a
quand même les moyens maintenant. Et pour garder la
confiance des gens comme le chroniqueur de Benzine, ben
on tente de prouver qu’on reste quand même carrément
inventif : on s’inspire de la forme "opera
rock" de the
Who, on camoufle des mélodies addictives au milieu
de titres qui
ne se laissent pas forcément découvrir à la première
écoute, et on soigne les arrangements, de manière pas
bourrine pour éviter que les chroniqueurs n’en
fassent des tonnes sur l’usage inutile des deux
producteurs en vue.
Et
le pire… ben c’est que ça marche. Et plutôt bien. Sam’s
town est un crossover réussi entre la musique de
kids MTV - dont papa et maman paient les téléchargements
sur Itunes et le portable numérique qui va bien pour
stocker des images de leur concert à diffuser en cours
et cour de récré- et cette pop un peu moins facile, un
poil alambiquée, comme on les aime quand on est
trentenaire, et qu’on a troqué nos écoutes pop dans
de folles soirées estudiantines par un tapotement du
volant de
la Clio
, au milieu du bouchon du matin. Sam’s
town est un album carrément efficace et pas trop
racoleur. Le plus dur maintenant c’est d’assumer
cette sympathie devant les lecteurs les plus indés de
ce petit webzine.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Sam'S Town
02.
Enterlude
03.
When You Were Young
04.
Bling (Confession Of A King)
05.
For Reasons Unknown
06.
Read My Mind
07.
Uncle Jonny
08.
Bones
09.
My List
10.
This River Is Wild
11.
Why Do I Keep Counting ?
12.
Exilude
13.
When You Were Young (Jacques Lu Cint'S Thin White Duke
Radio Edit) (Bonus Track sur certaines éditions)
Date
de sortie: 02/10/2006
Durée:
48’
17
Plus+
Le
site officiel
L’espace
Myspace
Sam’s
town sur Youtube
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