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Stars - Set yourself on fire Arts & Crafts/City Slang/V2  [4.0]

    Ils sont cinq, montréalais, et sont les auteurs de déjà trois albums dont le dernier set yourself on fire qui vient ici se défendre sur Benzine. Et c’est amusant comme la hype est quand même mal faite. Alors que les Arcade Fire sont en train de se tailler la part du lion, on ne connaît pas ou presque, les Stars, nageant dans les mêmes eaux. Avantage Marketing à Pias sur V2, qui a réussi à placer ses Arcadiens un peu partout dans l’hexagone au fil de l’été?

    Evan Cranley et Amy Millan sont également membres de Broken Social Scene, et il est du coup assez facile de rapprocher les deux formations-sœurs sans vraiment savoir ou vouloir trouver laquelle est un side project de l’autre. En fait les deux groupes semblent partager un goût immodéré pour les plages bruitistes, étirées, sur lesquelles on place un chant. Le fantôme de My Bloody Valentine n’est jamais loin, d’ailleurs, de Stars. Les guitares sont distordues et semblent planer façon shoegazzing, créant une atmosphère aussi tendue que chargée musicalement, d’où émerge la voix aérienne sur le fil du rasoir.

    A cette pierre d’achoppement commune avec Broken Social Scene, on ajoutera la capacité de Stars à proposer au milieu des plages rageuses quelques jolies « mélodiettes ». Elles sont soutenues par le répondant masculin/féminin des protagonistes Torquil Campbell et Amy Millan, et par le jeu sur l’écho et la réverb’ qui ajoutent une touche romantique à ces petites mélodies qui avancent et s’insinuent, sans avoir vraiment l’air d’y toucher. Des « pop songs » qui n’ hésitent pas à se servir de la guitare électro-acoustique ou du piano nu, parfois à la suite d’une plage de noise où la guitare électrique amplifiée était reine, en fonction de l’atmosphère que le groupe cherche à donner au nouveau titre.

    Ces mélodies seraient un véritable hiatus avec les plages d’adrénaline pure, si Stars n’avait l’intelligence et l’efficacité d’y additionner, ici un synthé à l’ancienne, là une bidouille technologique, là encore un riff solitaire bien senti, des cuivres et des cordes, et si la batterie n’avait l’heureuse idée d’enlever le tempo de ce qui serait ailleurs une ballade folk de bon alloi. Enlever, ou en fait juste garder le métronome à la même vitesse que les titres plus résolument rock. Transformer une ballade romantique en une vague à peine plus douce, venant percuter à peine moins violemment le pavillon de nos tympans.

    Le résultat est tout à la fois énergique, novateur et dans l’air du temps. Charmant, charmeur mais chargé d’énergie adolescente. On n’était pas rentré dans l’univers de l’album des bêtes de scène Arcade Fire, on admire et se rattrape avec Stars pour la manière pop d’aborder un univers parallèle à leurs compatriotes en feu. City Slang démontre une fois de plus qu’il est un des labels qui font de 2005 une bonne année pour le rock. « This music is designed to be played loud ». Evidemment !

Denis Verloes

Tracklist

01. Your Ex-Lover Is Dead

02. Set Yourself On Fire

03. Ageless Beauty

04. Reunion

05. The Big Fight

06. What I'm Trying to Say

07. One More Night

08. Sleep Tonight

09. The First Five Times

10. He Lied About Death

11. Celebration Guns

12. Soft Revolution

13. Calendar Girl

Durée : 53'01

Date de sortie : 29/08/2005

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