Sufjan
Stevens -
Seven Swans
1/2
Rough
trade /PIAS - 2004
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Il y a quelques mois de
cela, le grand Johnny Cash tirait sa révérence
pour s’en aller rejoindre sa femme June Carter,
décédée quelques mois plus tôt. Le monde de la
musique était en deuil et pleurait un très grand
songwriter. Seul Bob Dylan est là, fidèle à
lui même, et de retour depuis quelques temps après un
passage à vide de plus de 15 ans.
Et puis, Sufjan Stevens est apparu. Bien sûr,
cet Américain n’est pas un novice. Auteur d’un
premier album somptueux A Sun Came (aux sonorités
très celtiques) sorti en 2000 puis d’un album d’électro
assez indigeste (Enjoy your rabbit en 2001),
notre homme était revenu l’an passé sur le devant de
la scène avec le premier album d’un projet (un peu)
fou : écrire un disque pour chacun des cinquante
états que compte son pays d’origine.
Le
premier tome de ses aventures se situait dans son état
de naissance, le Michigan. Greetings from Michigan :
The great lakes state est un de ces albums parfaits,
irrésistibles, où chaque nouvelle écoute amène un
je-ne-sais-quoi en plus.
Avant
de sortir le second tome de ses aventures américaines
(consacrées cette fois-ci à l’Illinois), Sufjan
revient ces jours-ci avec un nouvel album, Seven
Swans.
Autant le dire tout de suite, cet opus n’est rien
d’autre qu’une petite merveille musicale, d’écriture,
et d’interprétation. Il suffit d’écouter le
premier titre pour s’en rendre compte : All
the Trees in the Field Will Clap Their Hands,
conjugue le banjo, le piano et la voix de Sufjan
à des chœurs féminins (assurés par Elin et Megan)
Sur
To be alone with you, Sufjan est seulement
accompagné d’une guitare acoustique. Il susurre son
texte (sexuellement ambigu : « I’ve
never known a men who loved me »), et c’est
nous qui frissonnons de bonheur et/ou d’émoi devant
tant de classe.
Cet
état de fait est valable pour tout l’album, pour
chaque note de banjo, pour chaque mot prononcé, pour
chaque chœur interprété. De The dress looks nice
on you, au titre éponyme, en passant par We
won’t need legs to stand ou Sister (titre
de plus de six minutes, très musical), rien n’est ici
à jeter.
Transfiguration
est le titre qui clôt l’album. Plus enjoué que le
reste du disque, ce titre a ce je-ne-sais-quoi de Bright
Eyes en lui. Cette façon de faire d’une chanson
au demeurant banal un vrai moment jouissif. Ici tout démarre
simplement, avant que les choses sérieuses ne
commencent. Le canon se met en place, les instruments
s’ajoutent un à un, la production fait le reste.
Sufjan Stevens
est vraiment né l’an passé avec son Michigan.
Ce Seven Swans en est la confirmation. Notre
homme est un multi-instrumentiste de génie, un
songwriter comme on en fait plus. Un artiste majestueux,
tout comme le cygne de la pochette du disque. Vivement
que l’on parte à la découverte de l’Illinois.
Olivier
Combes
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