musique

Silver Jews - Tanglewood numbers

Drag city/Discograph

[3.0]

 

 

On retrouve après presque quatre années d’absence, le nouvel opus de  la formation de David Berman. Un opus qui a bien failli ne pas voir le jour si on se réfère à l’incendie qui a détruit le studio d’enregistrement en cours de route. Mais si, c’est bien Silver Jews, fidèle au poste, sans prétention ni production, qui revient hanter nos platines.

 

Les rumeurs qui ont précédé la sortie de l’album, parlaient de passage par la case « hard rock ». Echo bien étonnant et surtout inquiétant, de la part d’une formation qui nous avait habitué, en marge du succès « cow boy sans les tics, moderne et décomplexé» de Pavement , à une musique intime, un brin chagrine, plongeant dans les racines folk américaines autant que dans une lenteur bien sentie  et dans la clarté des plaines. Qu’on se rassure… Si le nouvel opus est effectivement plus énergique que ses prédécesseurs, on songe plutôt à Luna ou aux Giant Sands qu’à Van Halen, pour un album qui se veut plus pop, plus accessible aussi, tout en conservant la richesse de la voix et des textes de Berman.

 

Et pour mieux muscler son exercice, Berman rappelle à la rescousse ses anciens camarades Stephen Malkmus, feu le chanteur de Pavement, et actuellement guitar hero en quête de réussite en solo. Et tant qu’à faire il ramène aussi dans cet enregistrement, qui respire à plein nez la camaraderie de ses instrumentistes, monsieur Nastanovitch guitariste des même Pavement, ou un autre cow boy nommé Will Oldham et Cassie la femme du taulier, qui se débrouille pas mal avec son petit filet de voix sur une paire de titre.

 

Quand Silver Jews muscle le propos et qu’il se pique de paroles neu neu, style love you to the max, il rappelle étrangement un Pavement époque wowee zowee, juste un ton au dessous en terme d’addiction (soit dit en passant plus satisfaisant que Malkmus en solo). Quand il calme le jeu, avec sa voix râpeuse et chargée d’excès, il revient à sa marque de fabrique et continue à faire vibrer la corde sensible qui nous faisait revenir aux précédents opus de Silver Jews. Avec néanmoins un peu moins d’effet de surprise et un vieux relent de « déjà entendu ici ». Les featuring sont efficaces et donnent à l’ensemble un côté bon enfant, sans prise de tête.

 

Et si l’album est loin d’être le prétendant au titre de meilleur disque de 2006, ni d’ailleurs n’ose briguer le podium des productions de la formation, il se dégage du résultat d’une bande de potes en goguette, une vraie bouffée de liberté, de simplicité et de racines américaines sans les tics country habituels. On apprécie l’opus à sa simple et fort agréable valeur, comme un condensé des regrettés Pavement, de l’album éponyme de Malkmus et des mélancolies de Berman .

 

Denis Verloes.

 

 

Tracklist :

01. Punks In The Beer Light

02. Sometimes A Pony Gets Depressed

03. K-Hole

04. Animal Shapes

05. Im Getting Back Into Getting Back Into You

06. How Can I love You If You Won't Lie Down

07. The Poor, theFair and the Good

08. Sleeping Is The Only Love

09. The Farmer's Hotel

10. There Is a Place

 

Durée 17/10/2005

Date de sortie : 34’ 08’’

 

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