On
retrouve après presque quatre années d’absence, le
nouvel opus de la
formation de David Berman.
Un opus qui a bien failli ne pas voir le jour si on se réfère
à l’incendie qui a détruit le studio
d’enregistrement en cours de route. Mais si, c’est
bien Silver Jews,
fidèle au poste, sans prétention ni production, qui
revient hanter nos platines.
Les
rumeurs qui ont précédé la sortie de l’album,
parlaient de passage par la case « hard rock ».
Echo bien étonnant et surtout inquiétant, de la part
d’une formation qui nous avait habitué, en marge du
succès « cow boy sans les tics, moderne et décomplexé»
de Pavement ,
à une musique intime, un brin chagrine, plongeant dans
les racines folk américaines autant que dans une
lenteur bien sentie
et dans la clarté des plaines. Qu’on se
rassure… Si le nouvel opus est effectivement plus énergique
que ses prédécesseurs, on songe plutôt à Luna
ou aux Giant Sands qu’à Van Halen,
pour un album qui se veut plus pop, plus accessible
aussi, tout en conservant la richesse de la voix et des
textes de Berman.
Et
pour mieux muscler son exercice, Berman
rappelle à
la rescousse ses anciens camarades
Stephen Malkmus, feu le chanteur de Pavement,
et actuellement guitar hero en quête de réussite en
solo. Et tant qu’à faire il ramène aussi dans cet
enregistrement, qui respire à plein nez la camaraderie
de ses instrumentistes, monsieur Nastanovitch
guitariste des même Pavement,
ou un autre cow boy nommé Will
Oldham et Cassie
la femme du taulier, qui se débrouille pas mal avec son
petit filet de voix sur une paire de titre.
Quand
Silver Jews muscle le propos et qu’il se pique de paroles neu neu,
style love you to
the max, il rappelle étrangement un Pavement
époque wowee
zowee, juste un ton au dessous en terme
d’addiction (soit dit en passant plus satisfaisant que
Malkmus en
solo). Quand il calme le jeu, avec sa voix râpeuse et
chargée d’excès, il revient à sa marque de fabrique
et continue à faire vibrer la corde sensible qui nous
faisait revenir aux précédents opus de Silver
Jews. Avec néanmoins un peu moins d’effet de
surprise et un vieux relent de « déjà entendu
ici ». Les featuring sont efficaces et donnent à
l’ensemble un côté bon enfant, sans prise de tête.
Et
si l’album est loin d’être le prétendant au titre
de meilleur disque de 2006, ni d’ailleurs n’ose
briguer le podium des productions de la formation, il se
dégage du résultat d’une bande de potes en goguette,
une vraie bouffée de liberté, de simplicité et de
racines américaines sans les tics country habituels. On
apprécie l’opus à sa simple et fort agréable
valeur, comme un condensé des regrettés Pavement, de l’album éponyme de Malkmus et des mélancolies de Berman
.
Denis
Verloes.
Tracklist
:
01.
Punks In The Beer Light
02.
Sometimes A Pony Gets Depressed
03.
K-Hole
04.
Animal Shapes
05.
Im Getting Back Into Getting Back Into You
06.
How Can I love You If You Won't Lie Down
07.
The Poor, theFair and the Good
08.
Sleeping Is The Only Love
09.
The Farmer's Hotel
10.
There Is a Place
Durée
: 17/10/2005
Date
de sortie
: 34’
08’’
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