Retour,
un an après le premier opus éponyme, de la formation
de Philadelphie. Le Quintet autour d’Alec Ounsworth a enregistré dans ses courts instants de liberté
entre festivals d’été et marathon de concerts d’un
groupe encensé par la presse et le public. Ce second
album a été enregistré à New York, en compagnie du
producteur Dave
Fridman : artisan du son sur, entre autres, les
albums deserter’ songs de Mercury
Rev ou The
soft Bulletin des Flaming
Lips.
Second
album, dit aussi album piège pour un groupe qui se sait
suivi par plus de 300 000 acheteurs officiels (et
combien d’internautes tapis dans l’ombre de leurs
P2P), cité par David
Bowie, visité en concert par rien moins que Patti Smith ou Sonic Youth…
Second album = album de ré-invention ou de redite ?
Ré-invention ! Mais pas déstructuration des
bases, assurément ; au contraire de ce que vient
de faire Bloc Party avec un second album sorti en même
temps qui oublie énormément sa dominante pop de son
premier album.
CYHSY se réinvente sans se re-trouver. Le groupe : Alec
Ounsworth, Lee Sargent, Tymler Sargent, Robbie Guertin,
Sean Greenhalgh, et c’est ici sa force, parvient
à perpétuer sa particularité formelle tout en s’en
allant le ballader dans d’autres univers. On retrouve
donc ici, ces petite comptines portées par la voix de Ounsworth
qui font démarrer le titre dans une direction mélodique
apparemment évidente , avant que la rythmique du groupe
à forte dominance guitaristique ne le rattrape puis ne
le déborde, parvenant parfois à tordre le schéma
initial de la chanson programmée, vers plus de Glam,
plus de psychédélisme, ou … vers une autre mélodie
imbriquée à l a première.
Mais
alors qu’est-ce qui change réellement ? Parce
que ce qu’on vient de citer, était déjà la
composante du premier opus. Ce qui change, c’est
d’abord la richesse, les facettes du son. L’album
prend de l’ampleur. On peut pousser les enceintes sans
crainte. Il y a de la rondeur, un poil de réverbération,
de subtils traitements, de discrets arrangements qui les
remontent dans les mix jusqu’à les rendre primordiaux
ou indispensables. Il y a aussi, de la largeur, de
l’espace. L’album prend plus de place, prend mieux
sa place, envahit l’espace. Bon c’est vrai aussi
qu’on a du mal à suivre Fridman
quand il nous sature et détruit le premier titre de
l’album some
loud thunder en le saturant. Est-ce une rouerie, une
coquetterie, un erreur ? Bah les dix autres titres
nous rassurent, jusqu’à ce final qui envoie CYHSY
jouer dans le jardin islandais de Sigur
Ros.
Ce
qui change aussi, c’est l’ambiance générale du
disque. Comme les Bloc
Party cités plus hauts CYHSY
décide ici de se départir d’une attitude « tout
pour le rock qui fait taper du pied ». On sent une
volonté de Ounsworth
de jouer de l’écorchure, et du groupe à aller
explorer les confins d’un monde colorié à l’encre
de chine, où la mélancolie s’insinue dans les fêtes,
où on ne parvient pas à être complètement heureux,
malgré les apparences. Soit intégrer du spleen à sa
formule et ne pas s’y complaire (peut-être le manque
de discernement qu’on reprochera le plus à la bande
bloc partyienne.).
Entre
continuité sonique et élargissement de la palette
sonore, CYHSY
réussit un album addictif. Après avoir foncé pour être
le premier à fouler cette nouvelle lune musicale à
bord de son Appolo rock, les Américains, y établissent
un camp de base et se mettent à explorer la face cachée
et sombre du satellite.
Décidément, 2007 commence bien.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Some Loud Thunder
02.
Emily Jean Stock
03.
Mama, Won’t You Keep Them Castles in the Air and
Burning ?
04.
Love Song No. 7
05.
Satan Said Dance
06.
Upon Encountering the Crippled Elephant
07.
Goodbye to Mother and the Cove
08.
Arm and Hammer
09.
Yankee Go Home
10.
Underwater (You and Me)
11.
Five Easy Pieces
Durée
:
46’
50’’
Date
de sortie : 29/01/2007
Plus+
Le
site officiel
La
chronique du premier album
L’espace
Myspace
CYHSY
sur Youtube
CYHSY
sur Dailymotion
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