musique

Souvaris - A Hat

Gringo Records

[4.5]

 

 

Il y a quelques années de cela, au détour d’un forum Internet consacré à Godspeed You ! Black Emperor, nous étions quelques uns à avoir fait la connaissance de Simmo, chef de file déjanté d’un combo anglais originaire de Nottingham Forrest, jouant dans la grande cour du post-rock : Souvaris.

 

Leur premier album avait été déjà plus qu’une bonne surprise. Un grand bol d’air frais serait plus juste. Loin d’une scène routinière plus encline à s’auto-caricaturer qu’à réellement se renouveler, Souvaris avait su, en quelques 77 mns (et quatre titres !) imposer sa patte, prenant ses influences aussi bien du côté d’Explosion In The Sky que de Fugazi ou Yo La Tengo, et sortir un I Felt Nothing at All, moins post-rock qu’il n’y parait et ouvert aux quatre vents.

 

Trois ans plus tard, et alors que le groupe est en pleine tournée européenne, essentiellement française (huit dates hexagonales !), mise sur pied, comme ça, au petit bonheur la chance, via les relations virtuelles créées ici et là, avec Gareth Hardwick en compagnon de route, A Hat arrive dans les bacs. Histoire d’enfoncer le clou.

Il est de bon ton de penser que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Mais Souvaris a opté pour une philosophie différente, celle-la même qu’adoptent les artistes qui nous sont chers et auprès desquels on revient inlassablement, certains de ne pas être déçus.

Dans un souci évident d’exigence artistique, Souvaris ne fait donc pas dans la redite. Ni dans le détail. Six titres. Et plus d’une heure de guitares (l)acérées comme rarement, de riffs agressifs, de longues montées qui se terminent dans des déflagrations sonores délirantes. Proche souvent d’un rock noisy qui leur va particulièrement bien au teint, Souvaris crée une musique qui attrape l’auditeur à la gorge pour ne plus le lâcher avant la fin. Recentré sur la guitare et beaucoup plus post-rock dans l’âme, il se dégage de ce disque une violence assez incroyable.

 

Et loin des influences de groupe comme Boards of Canada ou Yo La Tengo que l’on retrouvait sur le premier album, on pense plus ici à Shellac, Battles, Pinback voire Sonic Youth. On sent même, à la fin de The Young Ted Danson, une envie d’aller jouer sur les terres des !!!. On se plait alors à imaginer la suite funky des aventures discographiques d’un groupe attachant et qui devient album après album quasiment indispensable.

 

Olivier Combes

 

Tracklist

01. Buffle

02. Quit touching my ass

03. Hand or finger

04. Puny go stompin'

05. Nobody is fine and everybody needs a drink

06. The young Ted Danson

 

Durée : 65'
Date de sortie : 4 avril 2007

 

Plus+

www.myspace.com/souvaris

www.souvaris.com

www.gringorecords.com