Il
y a quelques années de cela, au détour d’un forum
Internet consacré à Godspeed You ! Black
Emperor, nous étions quelques uns à avoir fait la
connaissance de Simmo, chef de file déjanté
d’un combo anglais originaire de Nottingham Forrest,
jouant dans la grande cour du post-rock : Souvaris.
Leur
premier album avait été déjà plus qu’une bonne
surprise. Un grand bol d’air frais serait plus juste.
Loin d’une scène routinière plus encline à s’auto-caricaturer
qu’à réellement se renouveler, Souvaris avait
su, en quelques 77 mns (et quatre titres !) imposer
sa patte, prenant ses influences aussi bien du côté
d’Explosion In The Sky que de Fugazi ou Yo
La Tengo, et sortir un I Felt Nothing at All,
moins post-rock qu’il n’y parait et ouvert aux
quatre vents.
Trois
ans plus tard, et alors que le groupe est en pleine
tournée européenne, essentiellement française (huit
dates hexagonales !), mise sur pied, comme ça, au
petit bonheur la chance, via les relations virtuelles créées
ici et là, avec Gareth Hardwick en compagnon de
route, A Hat arrive dans les bacs. Histoire
d’enfoncer le clou.
Il est de bon ton de penser que c’est dans les vieux
pots qu’on fait les meilleures soupes. Mais Souvaris
a opté pour une philosophie différente, celle-la même
qu’adoptent les artistes qui nous sont chers et auprès
desquels on revient inlassablement, certains de ne pas
être déçus.
Dans
un souci évident d’exigence artistique, Souvaris
ne fait donc pas dans la redite. Ni dans le détail. Six
titres. Et plus d’une heure de guitares (l)acérées
comme rarement, de riffs agressifs, de longues montées
qui se terminent dans des déflagrations sonores délirantes.
Proche souvent d’un rock noisy qui leur va particulièrement
bien au teint, Souvaris crée une musique qui
attrape l’auditeur à la gorge pour ne plus le lâcher
avant la fin. Recentré sur la guitare et beaucoup plus
post-rock dans l’âme, il se dégage de ce disque une
violence assez incroyable.
Et
loin des influences de groupe comme Boards of Canada
ou Yo La Tengo que l’on retrouvait sur le
premier album, on pense plus ici à Shellac,
Battles, Pinback voire Sonic Youth. On
sent même, à la fin de The Young Ted Danson, une
envie d’aller jouer sur les terres des !!!.
On se plait alors à imaginer la suite funky des
aventures discographiques d’un groupe attachant et qui
devient album après album quasiment indispensable.
Olivier
Combes
Tracklist :
01.
Buffle
02.
Quit touching my ass
03.
Hand or finger
04.
Puny go stompin'
05.
Nobody is fine and everybody needs a drink
06.
The young Ted Danson
Durée
: 65'
Date de sortie : 4
avril 2007
Plus+
www.myspace.com/souvaris
www.souvaris.com
www.gringorecords.com
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