Après
un remarquable et unique Ep en guise de mise en bouche,
3 années de gestation auront été nécessaires au suédois
Erik Moller pour venir à bout de son premier
album, Bryter tystnaden.
Par
flemmardise, on serait tenté de cantonner la musique de
Spinform au courant electronica givrée en
provenance des fjords, car il est vrai, on retrouve ici
l’organicité d’un Skyphone, la conjugaison
fields recordings / piano et guitare numériquement
sabotées des potes de label Opto, les ambiances
délétères des Deaf Centre, ou celles
extra-terrestres et allumées du voisin Porn Sword
tobacco.
Certes,
Erik maîtrise outrageusement son propos techniquement
parlant (les beats concassés et sophistiqués de Lurliv
parlent d’eux-mêmes), il parvient à constamment étonner,
et n’abandonne jamais l’émotion dans le fossé.
Comment par exemple rester de marbre à tous ces pianos
émouvants qui peuplent ce disque ; qu’il
s’agisse de celui décadent et dialoguant avec une
guitare poussiéreuse sur l’introductif Imperiebyggaren,
celui crasseux mêlé aux boîtes à musique démantibulées
de Frestelser
Och Bekymmer, ou encore celui sous-marin et
tristounet du final Det
Fanns En Tid.
Pour
mieux brouiller les pistes, Spinform explore des
territoires troubles et ambient, le temps d’un Yppersta
Utposten que
ne renierait pas Désormais, ou nous offre un
bain d’air frais lumineux, le temps d’un Som
En Film, où il impose sa vision d’une électronica
funky organique et délectable, qui a plus d’un
argument pour faire pâlir de jalousie tous les Pedro
et Four tet de la Terre, haut la main !
Un
Spinform au sommet de sa forme en somme.
Sébastien
Radiguet
Tracklist
:
Imperiebyggaren
Lurliv
Som
en film
Frestelser
och bekymmer
Hjertats
mysterion
Yppersta
utposten
Framtidsminnen
Det
fanns en tid
Durée
: 42’51
Date
de sortie
: juin 2006
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