Précédé
par un buzz monstrueux entretenu par le web ou le seul
hebdomadaire français traitant de musique, ainsi que
par les taux de ventes numériques pharaoniques de crazy,
premier single extrait de l’album St
Elsewhere ; on attendait donc ce premier opus
avec l’esprit critique qui sied à ce genre d’albums
encensés. On tenait préparée l’aiguille, chargée
de piquer la pâte pour dégonfler le soufflé.
Certes,
certes Danger
Mouse est un des producteurs les plus en vue depuis
son travail avec MF
Doom d’abord, avec Gorillaz
ensuite… Certes, certes la voix et les textes de Cee
Lo semblaient de bon augure à une réussite pour
lui, ancien de Goodie
Mob ayant collaboré avec des personnalités telles Common, Outkast, Carlos Santana, Timbaland ou les Pussycat
Dolls. N’empêche. L’album allait-il tenir la
distance, avec la formule de son single introductif :
soul + funk + RNB + gospel + drum n' bass = putain de
single pop ?
La
réponse est oui. Et Gnarls Barkley s’en sort, parallèlement à ce que Fatboy
Slim réussit un jour avec you’ve
come a long way, baby. Soit placer un album démocratique
et orienté pop, en mélangeant drum and bass et saveur
britpop, puis y alterner ensuite des hits potentiels
avec des titres plus profondément travaillés, moins
immédiats mais bichonnés jusqu’au moindre détail.
La britpop, question de mode, a ici cédé la place au
funk et à la RNB, mais la démarche réussie est
la même. Danger
Mouse
y démontre un savoir faire indéniable pour plaquer un
hit single sur lequel Cee
lo plaque un gimmick vocal immédiatement retenu :
crazy,
transformer, the boogie monster, gone daddy gone… sont
autant de prétendants pour l’assaut futur des charts
numériques ou non.
A
côté de ces bombinettes paramétrées pour l’assaut
des charts, les deux bonshommes se laissent aller à
peaufiner des atmosphères plus lugubres, à coup de
voix gospel et de samples bien dark mais énormément
bossés : St
Elsewhere, just
a though, de démonstration funk Marvin
Gaye-ien façon Cee
Lo : Who Cares ? de porn rap sur voix de stentor : On
line ou de pure jouissance drum and bass où Danger Mouse rappelle
ce qu’il est capable de faire avec un bon son et une
rythmique de feu : Go-go
gadget gospel, necromancer
ou storm coming.
Il
est trop tôt encore pour savoir si l’album laissera
une trace dans l’histoire de
la Musique. Pour
savoir aussi si le talent de Gnarls
Barkley s’étiolera comme un jour celui de Fatboy
slim, sacrifié sur l’autel de la mode qui passe.
Toujours est-il que pour l’heure, en ce mois d’août
2006, St Elsewhere
réussit un beau doublé : celui de vainqueur des
albums qu’on a envie d’écouter en ces périodes
estivales et d’opus RNB, RAP, Groove le plus diamétralement
pop, qu’on ait eu à écouter ces dernières années.
Et nous, on y revient encore et encore.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Go-Go Gadget Gospel
02.
Crazy
03.
St. Elsewhere
04.
Gone Daddy Gone
05.
Smiley Faces
06.
The Boogie Monster
07.
Feng Shui
08.
Just a Thought
09.
Transformer
10.
Who Cares?
11.
Online
12.
Necromancer
13.
Storm Coming
14.
The Last Time
Durée
: 37'30
Date
de sortie
: 23/05/2006
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