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The Brian Jonestown Massacre
- Tepid peppermint wonderland : a retrospective
Tee Pee-Cargo Records/Chronowax
- 2004
[3.0]
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Jusque là, pour nous, les Brian Jonestown Massacre
n’étaient qu’une formation californienne de second
rang emmenée par un apparent siphonné: Anton
Newcombe. Précédés par un buzz de personnalité
caractérielle de son leader et par l’impossibilité
de se procurer ses enregistrement
en France et en Belgique, on entendait ça et là dire
de la formation, qu’il s’agissait d’un Oasis
à l’américaine 2004.
Aujourd’hui BJM est en passe de devenir
beaucoup, beaucoup, plus connu. Mi avril 2005, sort en
effet sur les écrans de France et de Navarre le film Dig !
multi primé à Sundance. Dans ce film, la réalisatrice
a choisi d’incarner la rock attitude contemporaine.
Pour ce faire, elle a suivi pendant dix ans d’images
chopées à chaud, le parcours parallèle de deux
enfants de L.A… The
Dandy Warhols
et The Brian Jonestown Massacre. Rapprochés
par la volonté de la réalisation, mais aussi du fait
de similitudes musicales intéressantes, le film montre
l’élévation vers la reconnaissance de la première
formation, le relatif échec de la stagnante seconde équipe.
Une description qui ne manque pas de relever les poncifs
de la rivalité entre les groupes, les aléas du live,
la folie furieuse de Newcombe, ses amitiés
difficiles, les départs successifs de plusieurs line up
de BJM, la croissance et le star système pour
les Dandy etc.
Anticipant ce qui apparaît d’ores et déjà comme un
film d’importance pour les rockeux, les labels
entourant BJM se piquent de sortir une « retrospective »
de leur travail resté trop confidentiel. Soit une évocation
en deux Cd’s et trente huit titres d’un groupe qui
nous était quasiment inconnu jusque là. Le résultat
est intéressant. Témoin d’une attitude et d’une façon
d’imaginer le rock, l’album se fait l’écho
d’une formation douée, évoluant dans une mélange
entre songwriting et shoegazzing. Un groupe sous
l’emprise même charismatique et sonore, de son leader
plénipotentiaire. Soit le mélange et le hiatus contrôlé
entre l’efficacité d’une ballade (sous acides psyché ?)
et la disto poussée en façade sonore des groupes nés
au milieu des années 90 dans le créneau pop/rock sans
sucre. Les titres sont d’efficacité inégale, certes,
mais il faut avouer que là où les Dandy Warhols
ont rapidement évolué vers l’armada de moyen, la pop
et le char d’assaut de la production un peu froide,
les BJM restent de facto dans une volonté de
jouer assez pure, rockeuse, et une production réduite
à peau de chagrin. L’honnêteté de la démarche de BJM
rassure là où les premiers disques de DW impressionnaient.
BJM sonne aujourd’hui sans doute comme les Dandy
sonnaient avant de signer chez une major. Le son lo fi
sied bien aux compositions de Newcombe et
plusieurs titres passent haut la main le test du gimmick
et de l’appropriation de l’auditeur. Quelques
ballades, trop langoureuses, quelques rock trop
redondant, montrent par contre que le coachage d’un
groupe par un conseiller artistique efficace peut
transcender la volonté créatrice qui existe dans
certaines formations. Efficace. L’occasion pour votre
serviteur de noter l’influence, sur ces musiciens
des 70’s : entre psychédélisme, sonorité
Velvet Underground, et pop surfeuse de l’ouest
des Etats-Unis.
Oui mais c’est long 38 titres !
Si le musicologue peut se réjouir, au travers de
l’écoute de cette anthologie, de l’étude d’une
évolution musicale, de l’affinement d’une idée
directrice et d’un son… il n’en sera pas forcément
de même de l’amateur lambda, seulement en quête de
bonnes chansons et de standards à fredonner sous la
douche. Comment faire le tri dans ces 38 titres ?
La découverte de l’univers du BJM au travers
de ce récapitulatif s’avère en tous points intéressant.
Une taille sérieuse et sans vergogne de ce matériel pléthorique
aurait sans doute, en plus d’un témoignage
sociologico-musical, fourni un très indispensable album
pop/rock. On passe vraiment à un cheveu. Dommage.
Denis
Verloes
Date
de sortie :11/01/2005
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