A.C.
Newman - The slow wonder 1/2
Matador/Beggars
France - 2004
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Dans
le microcosme de la musique underground du Canada et des Etats-Unis, les New
Pornographers et les obscurs Zumpano
jouissent d’un succès d’estime particulièrement
remarquable. Succès d’estime qui se porte sur la
qualité des compositions, mais aussi sur l’ esprit
« vieux-continent » (Grande Bretagne en tête)
qui dénote avec pas mal de formations maison. Alors
quand le frontman de ces groupes estimés décide de
tenter une aventure solitaire, forcément la critique,
les fans et les amateurs encensent la démarche avant même
toute écoute. C’est donc en solo que Carl Newman
nous propose ce slow wonder relayé par Beggars
pour la France.
A l’intérieur de la platine, slow wonder
diffuse une musique résolument rock et personnelle, non
dénuée de ces éléments pops qui rendent possible le
fredonnement et le tapotement de pied si caractéristique
de ce genre de musique. Les amateurs de New
Pornographers se réjouiront tant ils se sentiront
en terrain connu dans cet album rock à la production
moderne, tout en gardant les tics et méthodes des
enregistrements analogiques et amplis à lampe.
Une
collection de 11 mélodies taillées pour la route, la
scène et les radios FM. On y trouve pêle-mêle une
voix grave qui
vient titiller les aiguës, une batterie "poum-tchak-poum-tchak"
bien rock, ou encore des guitares qui laminent le solo
pop et branchent débranchent la disto en soutien de la
mélodie. On y trouve des ballades à la folk
acoustique, où le solo slide gentiment dans la langueur
et le tambourin paresse sur la fin des notes. On y repère
un piano rageur façon
jazz ou façon Rhodes.
Bien sous tout rapport et clairement présentable
à belle maman pour peu qu’elle soit née quelque part
dans les années ’60 du siècle dernier.
A l’intérieur du blasé cerveau d’un chroniqueur ;
l’ennui pointe le bout de son nez au bout de quelques
titres. C’est que l’analogie est grande avec de
nombreux groupes existant ou ayant existés et la
personnalité d’AC Newman en tant que créateur
de musique s’en trouve réduite d’autant. On songe
globalement aux albums solos de Paul Mc Cartney,
au piano déluré de Sir Elton John (avant
qu’il ne devienne objet de foire) ou plus récemment
à Ben Folds. Pour ce qui est des envolées
« distordues » c’est du côté de la
britpop qu’on retrouve le plus d’accointances.
L’originalité n’est donc pas au rendez-vous, et on
peut citer Supergrass, Cast, Oasis… dans leurs
démarches de réactualisation de modèles 60’s en
version énergétiques.
Un
bon disque de pop rock qui ravira les fan de NP, les
amateurs de pop rock à la mode britannique, mais
laissera un désagréable sentiment d’inutilité aux
simples amateurs d’albums et non pas de genre dans
leur ensemble.
Denis
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