Piano
magic - The troubled sleep of...
Green
Ufos/Dora
Dorovitch - 2003
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Rarement décevante, cette formation à consonance européenne
et à géométrie variable nous a presque toujours
offert des albums captivants, sincères et dans lesquels
on se surprend à revenir régulièrement pour se rafraîchir la
mémoire, et ainsi, se rendre compte du chemin parcouru
par le groupe depuis ses débuts.
Si l’on compte la splendide BO du film de Biga Luna
Son de Mar sortie en 2001, The troubled sleep
of... est le septième album du Piano Magic.
Une fois encore en grande forme, Glen Johnson et sa
bande nous proposent un beau disque de pop touché par la
grâce, emprunt d’une sensibilité sans excès et qui
apporte une nouvelle pierre à l’édifice d’une
formation qui n’en finit pas de gravir les marches
vers le très haut.
Enregistré durant le premier semestre
2003 à Londres, The troubled sleep of... se
retrouve sur le label espagnol Green Ufos, alors
que l‘on se souvient que les deux précédents lps étaient
sortis chez 4AD. Quoi qu’il en soit, ce nouveau
changement de maison n’entame en rien les qualités du
groupe qui s’éloigne encore un peu plus de ses
influences 80’s (Dead Can Dance, Cocteau
Twins, This Mortail coil...) pour se
concentrer sur une musique qui semble définitivement
leur appartenir.
Piano Magic compte désormais 3 membres
anglais : Glen Johnson, Alasdair Steer
et James Topham auxquels viennent s'ajouter deux français
Jérôme Tchernyan et Franck Alba. A noter
la présence Klima (Ginger Ale) qui pose
une nouvelle fois sa voix sur quelques titres de
l’album et que l’on retrouve, par ailleurs, sur un
split 7’’ avec Piano Magic sorti sur le label
Monopsone.
Tout commence par des bruits de pas dans
un escalier, puis l'ouverture d'une porte qui débouche sur le très beau et très pur Saint Marie. Un
premier morceau en guise d'ouverture, qui, avec sa
batterie électronique nerveuse et sa guitare nourrie de
delay préfigure un album rempli de mélodies
enchantées et de mélancolie communicative. Plus
classiques, les titres Speed the roars, rush the
lights (que l'on retrouve par ailleurs sur le ep du même nom sorti il y a
quelques mois), the end of a dark, tired year
rappellent le son originel du groupe tout en nous en
proposant une déclinaison nouvelle.
Difficile au fond de faire un
inventaire détaillé des meilleurs titres de cet album
tant il ressort de cette collection une qualité constante
et remarquable. Entre les moments de calme et les envolées
de guitares électriques, dominent toujours avec autant
de constance des mélodies ravageuses, toutes emplies
d’un spleen étrange sur lesquelles les voix chaudes de Klima
et de Glen Johnson viennent se poser avec une
grande délicatesse. On citera juste pour l’exemple, Luxembourg
Gardens, sans aucun doute le plus beau morceau de
l’album.
Finalement, quel meilleur cadeau d’anniversaire que ce The troubled
sleep of Piano Magic pour le label green ufos
qui souffle cette année sa dixième bougie ! Espérons que Piano Magic
parvienne lui aussi jusqu’à ce bel âge et qu’il
continue à nous enchanter encore longtemps de la sorte
avec des musiques toujours aussi envoûtantes quel
celles proposées sur cet album.
Benoît
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