On
suit, un peu malgré nous, les aventures du groupe
Bruxellois depuis ses débuts. Du tube de Radio 21 She’s
So Disco,
et la scène du Botanique transformée en salon 70’s,
au tube de Oui FM et radio Contact Beautiful Days.
On sait le chemin parcouru, les modifications de line
up, la volonté de Marc Huyghens de s’absoudre
constamment du « tout pour la pop »
qu’augurait pourtant les singles radiophoniques. On
sait aussi que l’homme se plait à détruire le
gimmick sur scène dans une attitude rebelle (?)
artistique (?) qui personnellement nous passe un
peu au dessus, mais bon. Huyghens affiche son déni
de la voie toute tracée, et flirte avec le succès
d’estime en faisant mine de ne pas y toucher. Gageons
que le désinvestissement de EMI pour la distribution
française a du lui fournir une preuve de plus de son
parcours artistique / atypique.
Étonnamment,
alors que Tôt ou tard est généralement le repaire de
jazzy jazzeux et autres folkeux francophiles de qualité,
c’est avec un album bien éloigné de la folk
classieuse de Vertigone que revient Venus.
Tout est ici affaire de composition pour guitare électrique.
Mais foin de pop radiophonique pour autant. Dans sa
panic room, Venus s’est retranché pour
composer un album fortement inspiré par le blues et les
envolées bruitistes du débuts des nineties. Un peu
comme si My bloody Valentines n’avait pas été
amateur de nappes sonores, mais aurait chipé les références
citées depuis par Jim White des White Stripes.
Soit un rock sans gimmick, un brin claustrophobe,
carrément hanté par les démons, chargé d’histoire,
capitonné dans la mélancolie beaucoup, et la rancœur
un peu.
Les
titres apparaissent massifs, d’abord lisses à qui
entreprend de les escalader. Pire, l’oreille distraite
ira même jusqu’à critiquer l’accent francophone du
chant en anglais et le côté cadenassé, répulsif, de
l’ensemble. A coups de piolet volontaires et d’une
bonne dose de réécoutes, on se rend compte pourtant de
la finesse des compositions derrière la chape de plomb
qui pèse sur l’album. On repère la justesse de
l’agencement de la voix infernale d’Huygens,
la place calculée des guitares dans le mix, le rôle
des violons ou des cordes, la rythmique très pornography
de Cure de la batterie… et ce qui apparaissait
à la base comme un disque austère, suicidaire, dévoile
peu à peu de son intransigeante efficacité.
Le
taux d’adhésion final dépendant en fait de la volonté
ou de la capacité de l’auditeur de s’acquitter des
écoutes sans se lasser préalablement de l’exercice.
Et on avoue, de notre côté, on a baissé les bras sans
doute un peu trop vite.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Here & Now
02.
Everybody Wants To Be Loved
03.
Love And Loss
04.
Mother’s Voice
05.
Underwater
06.
Everything That
Rises Must Converge
07.
The Red Room08 Add Stars To The Sky
09.
Who The Fuck Gave You This Invitation ?
10.
The Northern Cross11 I Spoke Too Soon
12.
Poison13 Unknown
Durée
: 51’42’
Date
de sortie
: 18/04/2006
Plus+
Le
site officiel
|