Jérôme
Deuson
mérite plus d’un merci pour ses multiples services
rendus. D’abord pour avoir mis sur pieds le label Stilll,
à qui l’on doit cette année les magnifiques albums
d’Immune et Holiday for strings, et
ensuite pour nous gâter avec son deuxième album solo
sous le sobriquet aMute, toujours pour le compte
du label canadien Intr_version.
Moins
abstrait et plus accessible que son prédécesseur, The
sea horse limbo ravit de bout en bout, depuis Why
do I run seasons so fast et son introduction
bucolique et pastorale digne du meilleur de Mountains,
jusqu’au final shoegaze apaisé et teinté de folk
manipulé (H)and in the sand, en passant par les
11 minutes épiques de Oh! Le zeppelin, dont les
boucles carillonnantes et addictives d’ouverture nous
transportent sournoisement vers des contrées post-rock
flamboyantes et mouvantes à la Do Make Say Think.
Globalement,
ces limbes ont une esthétique proche de celle adoptée
par les géniaux Désormais : on oscille
entre mini-symphonies aériennes pour cordes déconstruites,
guitares traitées, claires ou brumeuses, et post-pop
chantée par Jerôme en personne ou trois sirènes invitées
(dont Jenna Robertson d’Avia Gardner),
avec une dimension live non négligeable, soulignée par
la batterie de Stéphane Fedele (partenaire de scène)
et le violoncelle de Jean-Paul Dessy.
aMute
joue à trouver l’équilibre, instable mais juste
(donc réussi), entre abstraction digitale et (dé)structuration
pop ou post-rock, entre rêve et réalité du quotidien :
ainsi nous confie aMute « waking up, turn on
the computer, washing me, guitar, again and again… ».
Oui, again and again, voilà le conseil d’écoute
prodigué au sujet de ces limbes d’hippocampe véritablement
riches et passionnantes.
Sébastien
Radiguet
Tracklist
:
Why
do I run seasons so fast
The
floating boat
Hit
my country
Disco
flags are all around you
When
cyclic Brussels gave up
Oh!
Le zeppelin
The
sea horse
Limbo
(H)and
in the sand
durée
: 47’15
sortie
: 16
octobre 2006
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