Deuxième
album sorti dans la foulée de l’éponyme début de
2005. Deuxième album attendu par un certain auditoire
et une presse spécialisée avide de savoir comment ils
vont transformer l’essai. Car c’est vrai que le
premier opus avait pris tout le monde à revers l’année
précédente. La bande ventripotente autour de Roméo
Stodart, soit sa sœur Michele
et une fratrie amie ; déboulait de Londres, avec
des barbes dignes des hippies et ses cheveux longs au
moins autant que ceux portés sur les photos par
certains parents soixante-huitards. Ils prenaient la pop
à revers, avec leur mélange américanophile de pop
folk « late sixties » ensoleillée et/ou
acidifiée. Un genre de musique qui remettait les Mamas
and papas sur l’échiquier des groupes forgeant
l’influence de la modernité.
Après
avoir tourné la majeure partie de la saison musicale
2005/ 2006, croisant sur scène et en backstage de
prestigieux adoubeurs tels Flaming
Lips et Sonic Youth, les Magic
numbers remettent le couvert précipitamment. Une
sortie mue par l’écriture appliquée au fond du tour
bus, via la plume de son frontman chevelu. Conséquence
directe de ce rapide retour, Magic
Numbers ne change pas la donne fondamentale de sa
musique découverte en 2005. Toujours cette pop, ces
doubles voix, cet enchaînement homme/femme, ce soleil,
ces vagues, cet hédonisme musical et cette facilité
d’écoute, ce plaisant fluide mélodique, quoi que
peut-être un peu plus mélancolique. Le genre a désormais
ses fans, qui rangeront Magic
Numbers pas loin des Tydes
et des Thrills pour
cette capacité toujours efficace à faire du neuf avec
du vieux. Soit placer une pop un poil intello parce que
décalée, plongeant ouvertement, sans vergogne, mais
sans pillage, dans les musiques révérées il y a une
petite quarantaine d’années.
En
fait, et au-delà d’une production plus fine que sur
le premier opus, c’est d’ailleurs cette perpétuation
à l’identique qui risque de fatiguer un peu. Et votre
serviteur est de ceux qui dans l’auditoire furent agréablement
surpris par le retour d’un style incongru dans le
panorama de 2005
essentiellement marqué par la remise en lumière du
punk. Ce genre d’auditoire qui ne se satisfait plus du
coup d’une remise de couvert entre les mêmes balises,
puisque nous ne sommes pas à proprement parler fan de
ce genre particulier. Du coup, those the brokes provoque chez nous une pointe de déception, alors
qu’on est à peu près sûr qu’un autre chroniqueur,
pointant les mêmes caractéristiques de l’album mais
avec un cœur conquis au style particulier, irait quant
à lui crier au mérite non démenti. Un album pour les
fans donc, dont on remarque tout de même la grande
qualité de réalisation et l’apparente facilité à
pondre des titres qui semblent fichtrement spontanés.
Et rien que ce plaisir à jouer ensemble suffit à
rendre l’album sympathique.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
This Is A Song
02. You Never Had It
03. Take A Chance
04. Carl's Song
05. Boy
06. Undecided
07. Slow Down (The Way It Goes)
08. Most Of The Time
09. Take Me Or Leave Me
10. Let Somebody In
11. Runnin' Out
12. All I See
13. Goodnight
Date
de sortie : novembre 2006
Plus+
www.themagicnumbers.net
www.myspace.com/themagicnumbers
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