Les
échos radiophoniques dont avait bénéficié Haralambos,
premier album de Bexar Bexar, auront permis au
bonhomme d’accéder à une certaine reconnaissance
dans le milieu du cinéma indépendant. On en est
nullement étonné, eu égard de l’aspect pictural, du
pouvoir évocateur et de la profondeur d’âme de sa
musique, qui prennent tous ici leur envol.
Sur
Tropism, nouvelle trouvaille sonore de Own
records, exit les boucles rythmiques du début, les
efforts sont portés sur des mélodies aux tonalités
maritimes émanant avec retenue d’une guitare
acoustique. Eprises d’une liberté exemplaire, ne se dévoilant
que lentement (comme autrefois chez Labradford),
ces mélodies intimement liées à des samples
naturalistes et de menus apports analogiques, échappent
à toute mesure, à tout repère. Leurs formes
indistinctes sont tels les reflets solaires scintillant
à la surface de l’océan (un scintillement
ponctuellement renforcé par des interventions de
glockenspiel ou piano électrique). Lorsque soumises à
divers degrés de trituration et de filtration méticuleuse,
les notes s’étirent et se dilatent en de longs drones
aquatiques à la tranquillité imperturbable, c’est au
tour de l’auditeur de perdre ses repères, face à
cette beauté saisissante et indicible.
Se
hissant derechef au niveau de ses contemporains ayant
pour noms RF ou Mountains, Bexar Bexar offre avec
Tropism un instant suspendu, un rêve éveillé.
Sébastien
Radiguet
Durée
: 36'59
Date de sortie : 8 avril 2007
Plus+
www.myspace.com/bexarbexar
www.ownrecords.com
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