Charalambides
- Unknown
spine
Kranky/chronowax
- 2003
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Entre minimalisme éthéré et longues plages
hypnotiques, les Charalambides nous entraînent
dans un monde à mille lieues de nos considérations
bassement terrestres.
Un
voyage définitivement étrange, dépouillé, solitaire
mais poétique.
Kranky figure parmi les labels les plus novateurs de
ces dernières années, avec un choix appuyé pour le
mariage entre structures pop-rock classiques et expérimentales.
Parmi
leurs favoris : Low, Jessica Bailiff,
Bowery Electric, Fontanelle, GY!BE,
Labradford ou bien encore Loscil et Stars
of the Lid. Certes tous ces groupes ont leurs
spécificités, leur marque de fabrique, mais il est
quand même surprenant d’y trouver désormais les Charalambides. Kranky a
en effet décidé de faire une ré-édition d’Unknown
Spin, à la base pressé en seulement 300
exemplaires, sorti chez Wholly Other en 2002.
Les Charalambides sont trois : le couple Tom
& Christina Carter et Heather Leigh Murray.
Ce trio texan compose depuis plus de 10 ans, et n’est
connu que par une poignée d’élus subjugués par
leurs improvisations sonores. Après de nombreux albums et
un split LP avec Six Organs of Admittance, voilà
qu’ils nous livrent 4 titres (et moins de 60mns !).
Véritable odyssée sonore à mi-chemin entre l’Iliade
et des visions lunaires, Unknown Spin est donc
une ré-édition d’un cd-r enregistré durant leur
tournée 2002, qui figurait d’ailleurs un cinquième
morceau, celui des Scorces (Crow Feet) en
réalité le duo Christina Carter/Heather Leigh Murray.
S’il ne comporte finalement que 4 morceaux (Unknown
Spin, Voice Within, Magnolia et Skin
Of Rivers), l’album semble presque n’être
composé que d’un seul et même morceau, lancinant,
vibrant et presque trop mystérieux pour être vrai.
Ainsi s’alternent de longues plages de fonds sonores
planants, quelques notes de guitares, reverbs et larsens
surmontés des chants incandescents d’Heather et
Christina.
Loin d’être facile d’accès, ce
nouvel opus est déconcertant de beauté et d’étrangeté.
On
ne sait pas trop si l’on est plongés dans un rêve ou
un cauchemar, les voix des deux jeunes femmes revêtant
tour à tour des sonorités de harpies (unknown spin)
ou de créatures bienveillantes (magnolia, skin
of rivers). A peine peut-on s’accrocher à quelques rares accords de guitares, tandis qu’au loin s’éloignent
des résonances, tels des
sillons, troublant à peine la surface d’une
vaste étendue d’eau.
Si l’on pouvait faire un parallèle entre cet album et
une œuvre littéraire, ce serait sûrement celle, à la
fois sombre et emprunte de beauté, de Dante et
de sa Divine Comédie qui, à l’image de la
musique à la fois intemporelle et singulière des Charalambides,
semble entourée d’une aura mystique, indéniablement.
Alice
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