On
s’en serait voulu de quitter 2006 sans évoquer
l’album de la pré-trentenaire suédoise Frida
Hyvönen, distribué dans nos contrées par
Secretely canadian et Differ-ant. Un album diffusé
initialement par le label Suédois Licking fingers (découvreur
de The Concretes),
qui aura donc mis plus d’un an à quitter
la Scandinavie
qui l’a vu naître. Et du coup un album suédois de
plus à inscrire au palmarès de cette année musicale
2006, avant que de le glisser en bonne place dans notre
panthéon personnel des disques qui ont compté cette
année.
Car
Until death comes
n’est pas un disque mélancolique comme les autres,
non. A l’inverse du très charmant, mais triste, album
d’El Perro del
Mar ou du demi plantage de Catpower
avec un greatest
en demi teinte, Frida
Hyvönen réussit quant à elle le premier album mélancolique
joyeux. Si, si ça existe. Bon, comment dire alors ?
Le premier disque qui se sirote comme une soirée
d’automne, à regarder l’œil humide les premiers
frimas de l’hiver, tout en se réjouissant à l’idée
de la soirée entre amis qu’on sait prévue dans
quelques heures. C’est mieux ?
En
pratique, et au-delà de ce dualisme de sensations qui
prévaut à l’écoute de ce superbe album un brin esthète,
on tombe évidemment sous le charme de cette voix qui mélange
soul musique, pop des early sixties et caresse folk. Un
subtil mélange entre les glacis d’une Stina Nordenstam ou des Sundays
sans artifice new wave, et la néo-folkeuse mimi Beth Orthon, avec qui Frida
semble par ailleurs partager une certaine hauteur et un
certain look no look.
On
reste aussi pantois devant l’habile mélange de genres
musicaux qu’aborde Until
death comes. Un mélange qui participe à la
sensation de dualité évoquée plus haut, et qui prévient
l’auditeur de toute baisse d’attention liée à la
redondance stylistique. Le fil rouge est, ici, cette
rassurante mélancolie et la voix de
Frida ; pas le style musical. Folk simple et
nue tirée par un piano alerte, piano bar langoureux,
pop façon Phil
Spector ou façon Petula
Clark avec écho et cuivres, pop du soir avec choeur,
soul musique, blues… Tout passe avec cohérence dans
l’univers de Frida
Hyvönen. Et il y a aussi dans cet opus ce petit
soupçon de supplément d’âme qui rend classe même
les plus crues des paroles, qui rend indispensable un
album à la facture pourtant classique. Respect.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
I drive my friend
02.
Djuna!
03.
Valerie
04.
You never got me right
05.
Once
I was a serene teenage girl
06.
Today, Tuesday
07.
Come another night
08.
N.Y.
09.
The modern
10.
Straight thin line
Date
de sortie: octobre 2006
Durée:
29’
23’
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