Avec
l’avenir maudit de The Libertines, que le NME prédisait à l’époque comme la réponse
anglaise aux Strokes ;
l’Angleterre est en train de réactiver la guéguerre
qui fit rage entre Rolling Stones et Beatles,
Blur et Oasis
et désormais
Babyshambles vs Dirty pretty things. Avec d’un côté le (beau ?) gosse
poudré jusqu’au bout du nez, cultivant la une des médias
l’année dernière au bras de débauche de Kate
Moss : Pete
Doherty, nouveau leader des Babyshambles.
Soit un jeune homme dessoudé, incarnant pour une gent féminine
rock en mâl(e) d’icône, une forme très glamour de
punk attitude pour tabloïds. Et de l’autre côté le
looser magnifique, le guitariste Carl
Barat, abandonné par son frère de sang à la suite
de l’enregistrement du second opus des Libertines,
perdu dans les grandes lignes et pour le music
business, retranché patron et mixeur dans un club
racheté à ses frais : le « dirty pretty
thing ».
Reste
que Barat
n’avait pas dit son dernier mot, et enrôle le batteur
des défunts Libertines,
puis s’entoure de nouveaux poulains dans une
nouvelle aventure musicale : Dirty Pretty Things (ben oui forcément…). Et l’arrivée en scène
de ce waterloo to
anywhere fait parler la presse musicale autant que
les sites officiels des formations nées des cendres des
Libertines.
Qui de Babyshambles
ou de DPT est le vrai sauveur du rock, le vrai groupe, avec la vraie
identité ou cool attitude ? Nous on a tranché, et
aux Peter Doherteries efficaces sur le single kill a man giro puis dilapidées au fil d’un album qui doit trop
aux Clash, on
préfère quant à nous l’album de Barat
largement inspiré des Libertines
qu’il pille certes, mais aussi remet au carré en s’absolvant
des digressions habituelles sous l’impulsion de Doherty (exit l’imagerie d’Albion…). Alors oui, c’est sûr, Waterloo
to anywhere n’est pas la grande innovation de
l’année. Oui c’est sûr aussi, Barat place ses DPT dans
la droite ligne des
Libertines, ou des
Strokes, saupoudrant l’album d’un peu de
Franz Ferdinand passé par là depuis, et du pub
pop/rock britannique. Pourtant, le tableau est loin d’être
noir. La clique
lâche un pétard qui emballé en moins de 34 minutes,
s’avère loin d’être mouillé. Il devrait assurément
animer soirées de bars rock autant que les festivals
estivaux. Et faire boire quelques bières à la canaille
fan de pop à guitares acérées.
Dans
la première partie de l’album, descendant en droite
ligne des Libertines,
Carl Barat
semble avoir envie d’en découdre avec le frère
ennemi. Les morceaux sont explosifs, avalant la distance
à la vitesse de la lumière comme s’il n’y avait
pas une seconde à perdre. Cette urgence est doublée de
gimmicks entêtants et par des paroles qui font souvent
référence à la trahison, à l’addiction, ou au côté
éphémère des stars de journaux. Le registre y est
clairement power pop, sur-survitaminé. Pourtant dès gentry
cove avec sa relecture rapide d’un reggae de bon
alloi, Barat
lâche les thématiques rancunières et élargit la sphère
d’activité musicale du groupe, où le punk est une
base sur laquelle le groupe compose un rock moins serré
dans le blouson de cuir, car DPT
est un groupe et pas un backing band de luxe. La suite
de l’album se joue d’une guitare un peu moins
basique et de morceaux qui oscillent entre l’immédiat
et une relecture de l’ histoire du rock portant un peu
moins d’œillères. Efficaces et prometteurs.
Et
si on préfère tout de même quand DPT éclate punk / pub, force est de constater que le groupe réussit
à se forger une identité à part entière, entre son
leader et sa formation d’origine, douée d’un
potentiel qui s’épanouit à peine sur ce premier
album électrique et détonnant. Un waterloo
to anywhere qui pourrait néanmoins lui assurer des
lendemains qui chantent, malgré un certain moule qui le
formate plus que le groupe ne cherche à l’envoyer
voler en éclats. Mais comme ce moule est de super
qualité, le cake est pourtant bien goûtu !
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Deadwood
02.
Doctors and dealers
03.
Bang bang you're dead
04.
Blood thirsty bastards
05.
The gentry cove
06.
Gin & milk
07.
The enemy
08.
If you love a woman
09.
You fucking love it
10.
Wondering
11.
Last of the small town playboys
Durée
: 33'
Date
de sortie
: 09/05/2006
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officiel
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officiel des Libertines
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