Si
Kaiser Chiefs était un produit français, il s'appellerait sans
doute Pascal
Obispo. Si, si. Le résultat constaté est à peu près
le même: des mélodies immédiates, à fort pouvoir
d'adhésion populaire et des titres directs, qui se
fraient un chemin tout droit vers la mémoire quasi
instinctive. Heureusement pour les Britanniques: la pop
anglaise n'a quand même aucune mesure avec la variétoche
made in France, et du coup Yours
truly, angry mob a peu à voir avec fan
sinon la rotation continue sur les ondes de leurs pays
respectifs.
On
n’ira pourtant pas crier au génie musical en parlant
du nouvel album des Anglais. Mais ces fans avérés de
pop et de soccer n'ont sans doute pas l'intention de se
pâmer dans l'éther musical. Non, tout est ici question
de fun, de pop songs dans la grande tradition
britannique passant par les Kinks,
The Jam, Housemartins, Blur, Oasis
ou Supergrass... Soit
des titres directs, nerveux, fédérateurs, pour les
lads, un poil bourrins, un brin bourrés, prêts à être
entonnés du pub au stade, par des voix qui fleurent bon
la lager et la fête.
Musicalement
tout se met au diapason de cette faconde pop: les titres
enchaînent les gimmicks, et même quand un morceau se décide
à faire feu de plusieurs bois, les combustibles sont
plutôt des poutres que des anciens meubles ouvragés.
N'empêche le but est chaque fois atteint. Ne seraient
les quelques ballades un peu sans âme, on est capable
de fredonner à peu près tout l'album. Signe
évident d’une évidence pop : « we are
the angry mob we read the papers every day, we like who
we like, we hate who we hate , but we’re also easily
swayed » etc.
La
production appuie ce constat. Passée au banc de muscu
depuis le premier opus, la prod graisse le son des
guitares. Elle en gonfle sans doute un peu
artificiellement la musculature. Oui mais, si ce constat
est le seul à réellement irriter votre serviteur sur
la longueur de l'album, il serait injuste de crier haro
sur cette méthode, qui est la concession du groupe à
la mode contemporaine. Parce que bon, il n'est pas
d'album pop qui ne suive un peu la mode (adhésion
populaire oblige), et aujourd’hui la mode est au
retour de la guitare grasse du bide.
Corollaire significatif de cet "testostéronisation"
du son, la production semble d'ailleurs obliger la ligne
de chant à aller vitupérer plus fort que par le passé
ou à recourir à plus de contre chant et de seconde
voix d'appui, accentuant encore plus le côté massif de
l'ensemble. Pourtant il faut bien reconnaître que KC
passe entre les gouttes, évitant de peu le syndrôme T-Rex
et plus largement le métal de
Status Quo. Comment font-ils pour s’adjuger
l’obstacle sans buter sur l’écueil ? C’est
sans doute ce qui fait le petit bout de malice de KC
A
l'addition on est bien devant un album anglais, comme Pascalou
n'en fera jamais. Taillé pour les lads, utile pour les
stades. Un album qui comme toujours en Angleterre vient
piocher les ficelles d'une méthode pop qui a largement
fait ses preuves en Albion. Ce sont ici les gimmicks
d'une évidence crasse, les mélodies immédiates
servies sur un lit de guitares riches comme un burger
king, les
44’
44’’ syndicales et la voix d'un frontman fleurie
d'accent puis pétrie d'inflexions Moz'iennes.
Simple et efficace. Diablement efficace. Fichtrement
jouissif ? Constrruit pour durer ? Pérenne?
L'histoire tranchera.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Ruby
02.
The Angry Mob
03.
Heat Dies Now
04.
Highroyds
05.
Love'S Not A Competition (But I'M Winning)
06.
Thank You Very Much
07.
I Can Do It Without You
08.
My Kind Of Guy
09.
Everything Is Average Nowadays
10.
Boxing Champ
11.
Learnt My Lesson Well
12.
Try Your Best
13.
Retirement
Durée :
44’
44’’
Date
de sortie : 6 février 2007
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