Lee
van Dowski - A lego element
1/2
anti-iiism/La
baleine – 2003
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Une
belle pochette toute de rouge vêtue engage l’auditeur
à pénétrer dans cet album de Lee Van Dowski, première
parution du label anti-iiism. Pochette qui
ressemble, à s’y méprendre, aux univers graphiques
d’un Amon Tobin par exemple. Mais la pochette
n’est pas notre principale préoccupation, aussi
plongeons nous dans le petit monde de Lee. Au
tournant du siècle, un jeune français décide de se
consacrer sérieusement à sa musique, un diplôme
d’ingénieur du son en poche. Installé dans les
Alpes, il vient aux publications musicales sous le nom
de Lee Van Dowski.
Alors que la France techno semble s’enfoncer dans le
« son à la française » et autre David
Guetteries, le jeune homme –et cela devient une
nouvelle tendance de l’underground électronique de
ces dernières semaines- décide de sortir de ce carcan
devenu traditionnel, pour aller puiser son inspiration
dans l’histoire de la musique informatique. Comme le
dit le dossier de presse, Lee van Dowski doit
plus à l’écurie Warp qu’aux compatriotes de F com
par exemple. Et « devoir » est le verbe
approprié, car c’est bien du côté de Richard
James aka Aphex Twin ou de Coldcut,
qu’on trouve des rapprochements les plus évidents
avec la musique de a lego element. Même
utilisation d’obscures boucles syncopées, même grésillement
d’abeilles électroniques et d’instruments inversés,
même esprit d’utilisation de sons hétéroclites au
service de mélodies ou d’anti-mélodies, parfois
atmosphérique, parfois à peine plus franchement orientée
dancefloors. Toutes les plages du disques sont passée
à la moulinette de la déconstruction sonique. Adieu
donc groove filtré façon disco cher à une certaine scène
française.
On oscille ici entre le come to daddy de Aphex
Twin –j’appelle Brain lobby troisième
plage de a lego element à la barre-, et une
version warpienne de A forest de Cure –cf. nutty
plage huit de l’album-.
Déconstruction de bonne facture, assemblage Lego de
morceaux de sonorités, production soignée jusque dans
les moindres détails, Lee Van Dowski gagne
immanquablement deux paris : celui de créer un
univers particulier au fil des 12 titres de l’album et
celui d’éviter le piège "tout pour la dance"
de certaines productions formatées FM (ou FG
c’est selon). Une techno à l’ancienne, faite de
tests et de télescopages de sons bigarrés. Et un album
qui démontre l’étendue du savoir-faire de son
auteur.
Pourtant, on ne peut s’empêcher de rapprocher un peu
trop fréquemment Lee Van Dowski de son prédécesseur
dans le genre : Richard James. Si a lego
element est un album très bien fait et
admirablement organisé, il lui manque ce soupçon
d’originalité, cette patte vraiment personnelle qui
réussirait à démarquer l’album des
productions déjà entendues par le passé.
Un
album qui a 5-6 années de retard pour atteindre la consécration
et sans doute 5 ou 6 d’avance avant le premier
revival.
Par contre si les productions Warp du début des
années 90 vont sont inconnues, vous découvrirez dans a
lego element, avec un certain plaisir, une techno
atmosphérique et intelligente en rupture évidente avec
les platines des Dj’s gominés pour clubbers plus si
"hype".
Denis
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