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Ulrich
Schnauss - A
strangely isolated place
City
center office/la Baleine - 2003
A la sortie de Far Away Trains Passing Bye en
2001, Ulrich Schnauss avait fait quasiment fait
l’unanimité pour dire que son premier album était en
tout point réussi et qu’il réussissait à alllier douceur, sens inné
de la mélodie, sonorités
étourdissantes et boucles harmonieuses pour le plus grand plaisir
de l’auditeur assoiffé de musiques délicates.
Avec ce genre de musique, peut-être
plus qu’avec toute autre, il était possible de penser
que le risque pour Ulrich
Schnauss eut
été de nous resservir le même mets mais avec des
assaisonnements différents. Or
il semble bien qu’il n’en soit rien. Même si on
reconnaît, malgré tout, les sonorités que l’on
avait appréciées sur Far
Away Trains Passing Bye, on
se rend vite compte que l’allemand va plus loin avec A
strangely isolated place en faisant sortir quelque
peu sa musique du son Morr Music et en lui
donnant une touche pop évanescente, presque new-wave ou
cold-wave parfois (Clear day), qui pourrait bien la
rapprocher de groupes comme Slowdive (qu’il
avait magnifiquement repris sur la compilation blue
skied an' clear
avec le titre Crazy
For You) ou My Bloody Valentine avec ses
nappes de synthé aériens et ses cœurs eux aussi très
légers, très volatiles.
Mais quioi qu’il en soit, la musique
d’Ulrich
Schnauss garde
toujours autant de force et de classe, et la mélancolie
qui habitait son précédent essai se retrouve toujours
aussi présente ici. Plus long mais aussi peut-être plus étalé
dans la diversité des sonorités, ce nouvel album, signé
toujours sur la très belle structure City-centre-offices, dévoile des charmes infinis avec des mélodies
imparables dans des ambiances interstellaires du
meilleur effet.
Sur huit titres assez longs, il met en place des
structures musicales à la fois simples et complexes
dans lesquelles il ne se contente pas d’empiler les
strates sonores mais de donner un véritable relief à
sa musique avec, en sus, des arrangements aussi discrets
que malins qui donne des morceaux en tout point
impeccables. Bien sûr le relief n’est pas très
prononcé et les côtes sont plutôt faciles à grimper.
Alors aucune hésitation, courrons vite au pays du
gracieux Ulrich schnauss afin d’aller écouter
ses douces et suaves compositions synthétiques
auxquelles ont prêtera des vertus bienfaitrices pour le
repos du corps tout entier.
A strangely isolated place se place donc
dans la continuité du travail engagé avec Far Away
Trains Passing Bye avec toutefois un travail peut-être
plus approfondi sur l’utilisation des nappes de
synthé mais aussi sur les arrangements. Tout ça pour
dire que ce second album, si séduisant à bien des égards, ne
risque pas de quitter de sitôt les platines des
amateurs de musique électronique vaporeuse.
Benoît
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