A
plus d’un titre, et pas seulement à cause d’un
patronyme parlant de créatures oniriques hantant les
forêts européennes ; Elf
Power fait songer à Gorky’s
Zygotic Mynci, Merlins enchanteurs en provenance du
pays de Galles et récemment disparus au champ
d’honneur des groupes mésestimés (split annoncé cet
été 2006). A Gorky’s,
mais aussi au Mygük
de Pau. Soit de ces formations qui transcendent le rock
psychédélique et fumeux des 70’s. En y instillant
une héroïc fantasy musicale, un soupçon d’écologie,
et y ajoutant l’essence du songwriting de
la folk Dylanienne
en créant de petits univers autonomes. Sombres et noirs
du côté de Pau, Pop et rock en patois du côté du
Pays de Galle et pop sixties pour cette nouvelle
livraison des Américains.
Voici
donc le nouvel et huitième opus du groupe formé en
1995 le moins connu d’Athens en Georgie. Un album qui
le voit s’absoudre de la férule du collectif Elephant
6 d’Apples
in Stereo et Olivia
Tremor Control pour convoler en justes noces avec le
label Ryko. Méconnu et c’est bien dommage
d’ailleurs. Parce
que ce nouvel album prouve tout le bien qu’on pensait
déjà de ce groupe découvert pour notre part avec
l’opus The
winter is coming paru en 2000. Un nouvel album qui
voit le groupe s’absoudre plus largement de la guitare
fuzz et du lo-fi global qui faisait jusque là la marque
de fabrique de son rock énergique et simplement
efficace.
Andrew Rieger, frontman de Elf Power a pensé l’écriture et le son du groupe comme un essai
plus apaisé, plus simple, centré sur la guitare
acoustique, le violon ou l’accordéon. Un folk rock
orchestral, donnant lieu à de très jolies ritournelles
psyché oscillant entre la fragilité de Simon & Garfunkel pour les ballades les plus caressantes ; Pink
Floyd , Gorky’s et Mygük
pour les parties les plus chargées d’énergies.
Toujours
charmantes, bien troussées et simples, les 12
compositions de l’album défilent en procurant à
l’auditeur un sentiment d’empathie pour ce groupe
d’éternels inconnus et le monde (végétal) en général.
Un album à l’absence criante de single « qui
enflamme le web et les charts » qui risque bien de
confiner une fois de plus le groupe dans cet anonymat général
perpétué. Et pourtant, back
to the web ne manque pas d’un charme bucolique
qu’on a envie de partager avec le plus grand nombre.
Denis
Verloes
Tracklist:
01.
Come Lie Down with Me (And Sing My Song)
02.
An Old Familiar Scene
03.
Rolling Black Water
04.
King of Earth
05.
Peel Back the Moon, Beware!
06.
23rd Dream
07.
Somewhere Down the River
08.
The Spider and the Fly
09.
Forming
10.
All the World Is Waiting
11.
Under the Northern Sky
12.
Back to the Web
Durée :
35’ 10’’
Date
de sortie : 9/05/2006
Plus+
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