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Duo
établi à Baltimore, composé de Victoria Legrand
et Alex Scally, Beach house résonne un
peu comme l’écho artisanal, la version de poche et
primitive de Mazzy star.
Dans
cette maison de bord de mer, on ne trouve que peu
d’instruments, mais beaucoup d’authenticité :
un orgue électronique poussiéreux, parfois
asthmatique, d’où s’échappent des nappes
ondulantes qui emplissent l’espace, quelques claviers
de récupération, des boîtes antiques libérant des
rythmiques primaires qui traînent des pieds,
postillonnent ou bafouillent, une guitare slide
languissante au timbre étouffé. Le tout étant survolé
par la voix sans âge et angélique de Victoria
Legrand, et rendu flou par des excès de reverb et
d’échos. Bien que laissant traîner (volontairement ?)
quelques imperfections, Beach house n’a rien
d’un atelier bricolage, au contraire, s’avère
charmeur, forcément brumeux et nostalgique, que ce soit
sur le très réussi Master of none à la
mélodie imprimable, la valse triste Auburn and ivory
portée par un clavecin rouillé, ou la lente
ritournelle Childhood qu’on écoute volontiers
avec un sourire niais affiché.
La
plage où se trouve le refuge de ces deux nostalgiques
est assurément délaissée par les touristes : le
fond de l’air est brouillé, le soleil à demi-enfoui
sous la mer, et la belle saison n’est plus qu’un
mirage, déjà loin derrière.
Sébastien
Radiguet
Tracklist
:
Saltwater
Tokyo
witch
Apple
orchard
Master
of none
Auburn
and ivory
Childhood
Lovelier
girl
House
on the hill
Heart
and lungs
Durée
: 36'40
Date
de sortie
: 3
octobre 2006
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