Joseph
Suchy - calabi.yau
Staubgold/chronowax
- 2003
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Travailleur du son, expérimentateur
forcené, chercheur en sonorités minérales...
difficile de caractériser le travail de Joseph Suchy
tant son univers parait au premier abord assez impénétrable.
Pourtant à force de patience, de curiosité, on
parvient à briser l’hermétisme apparent de l’album
calabi.yau et à se plonger dans une musique digne
de ce nom.
Avant d’être un expérimentateur, Joseph
Suchy est avant tout un créateur d’ambiances
minimalises certes, mais ambiances tout de même.
Triturant les sons jusqu’à la limite du possible,
jouant de toutes les textures sonores qu’il trouve, il
compose des morceaux parfois baroques, parfois apaisés,
en utilisant comme matière première la guitare.
Car de la guitare, ici il en est bel et
bien question. Qu’elle soit utilisée de manière
classique ou bien samplée, puis retravaillée au laptop,
elle est présente tout au long de l’album mais sous
des formes totalement différentes selon les plages.
Sur neuf titres aux formes aussi diverses que variées, Joseph
Suchy propose une palette d'atmosphères des plus
inquiétantes, mystérieuses et parfois même
suffocantes.
Débutant avec calabi.yau,
l’album nous fait pénétrer directement dans le monde
de l’étrange avec un morceau de plus de 10 minutes
dans lequel on passe par différentes phases, un peu
comme si l’on visitait plusieurs planètes l’une
derrière l’autre. Plus tendu, mais toujours aussi
singulier su-um, avec quelques clochettes, une
guitare, et des bruits sourds et divers parviendrait
presque à vous faire dresser les cheveux sur la tête.
Dans un registre différent, sur des sonorités
orientales, le répétitif Ka-asam vous envoûte
avec ses boucles inversées du meilleur effet. Retour au
calme avec sans doute le plus beau morceau de l’album,
le très aérien moo-ya qui, avec peu d’effet,
une guitare, un peu de reverb, vous transporte vers des
ailleurs forcément merveilleux. Beaucoup plus expérimental,
soan-ne montre une guitare transformée et triturée,
en parfaite communion avec les machines qui se chargent
de lui donner une apparence nouvelle.
Au final calabi.yau se révèle
être un disque étrange, à la fois sonique, sensuel,
sensible et expérimental, aux confins de multiples
influences (d’ailleurs à peine reconnaissables) qui
n’en finit pas de vous intriguer et pour lequel une
nouvelle introspection n’est jamais de trop. Calabi.yau
est un disque profondément riche et très dense, qui se
mérite et qui, une fois apprivoisé, vous offrira
encore de belles émotions pour peu que vous soyez
amateur de musique hors-nome.
Benoît
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