Premier
album éponyme du groupe Carp,
ce disque est sorti sur la micro structure Square
Dogs. On y reconnaît des influences de groupes post
rock comme Mogwai
ou Sigur Ròs
mais également la mélancolie indie-rock dépouillée
d’un Arab Strap
par exemple. Ou mieux, on dirait que cet album a été
écrit par un Stuart
A. Staples plus délicat et chanté par David
Bowie vibrant.
Ce groupe protéiforme, est composé d’un noyau dur et
breton, Antoine
Kerminon (percussions), Benoit
Guivarch (chant-guitare), mais aussi de nombreux électrons
de passage en rotation libre. Au point qu’il est
difficile quand on lit les notes de pochette, de savoir
qui a vraiment fait quoi. Au contraire, on est vite
perdu dans le grand schmilblick de noms qui se
bousculent au niveau des jeux, signatures et autres
collaborations (Arnaud
Betrom, Julien Choukroun, Valerie Guillot...). Ce
noircissement graphique illustre des départs au
Royaume-Uni (Glasgow et Sheffield), au Canada (Ottawa et
Montréal), des retrouvailles, des concerts parisiens (Glazart,
Studio Campus, le Pop In),
des festivals, un premier EP autoproduit auquel Marie
Pain (Villeneuve,
Nouvelle Vague) participe, puis finalement l’arrivée
de trois nouvelles têtes, Christine Beunaiche (clavier) Julien
Ribell (guitare) et Fabrice
Maria (basse).
Par paresse du déchiffrage, on se laisse aller à la
seule écoute.
Là tout s’éclaire doucement ; on oublie le
bouillon nominatif de la page de présentation et on
laisse les oreilles rentrer en éveil. On a envie de
s’allonger, de fermer
les yeux. L’ambiance se veut sobre, profonde. Très
bel album qui permet cette “great escape” si
britannique à travers l‘étendue neigeuse pourtant
plutôt islandaise ou canadienne. On se laisse glisser
dans cette atmosphère givrée où se décompose en
mille éclats la lumière qui traverse les cristaux. On
se sent à la fois comme anesthésié et vivifié par le
froid qui pique nos joues; comme une des héroïnes de Kundera
dans l’Ignorance,
qui en vient à se suicider et en n’ayant pourtant
jamais été aussi vivante.
En
fait c’est le très bel artwork de la couverture qui
donne la meilleure image de la
musique de Carp.
Elle est extrêmement
proche de l’univers dans lequel cette musique
nous plonge. Pochette signée par une artiste
allemande de talent ,Henriette Grahnert, son travail sensible ne fait que magnifier l’écoute.
Il donne, en tout cas, une idée visuelle de l’univers
sonore dans lequel nous plonge Carp.
Marine
Augereau
Tracklist
1.
Morning
Sheffield
2. To the City
3. Another Man
4.
Tokyo
5. The Great Escape
6. Into the
Lake
7. These Toughts
8. Mettre à Mort
9. Over
10. Losing our Ownselve
11. Coz
Date
de sortie: 30/10/2006
Plus+
www.carp-music.com
www.squaredogs.fr
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