S’il
est une enseigne qui sort véritablement des sentiers
battus ces derniers mois, c’est bien le groupe Beggars.
Giron de formations inclassables dont TV
on the radio est l’étendard disposant de la plus
grande notoriété, on reviendra faire un tour sur nos
chroniques 2005 – 2006 dans dix ans, et on verra si on
avait compris à leur juste valeur les albums publiés
par Beggars group ou si on est passés parfois à côté
de l’Histoire de
la musique. Celle
avec un grand H qui donna par le passé des groupes
aussi indispensables que mésestimés tels Felt, My bloody Valentines, Denim, Moose… unanimement cités
aujourd’hui dans le bataillon des groupes maudits,
mais qui comptent. On verra.
Il
est un commun dénominateur aux sorties de 4AD en ce
moment : leur
jusqu’au boutisme artistique, leur volonté de déplacer
le cadre traditionnel d’un titre pop, leur métissage
musical global, leurs chanteurs aux voix inimitables,
leur univers globalement sombre, leur mélange
d’archives de la musique et de poussée en avant. Celebration
ne fait pas exception. Emmené par Katrina
Ford, Sean Antanaitis et
par le batteur David
Bergander la formation « punk biscornue et
presque goth », a bénéficié du soutien de David
Sitek des sus-nommés Tv
on the radio quand il s’est agi de pousser les
portes du label qui est devenu leur patrie musicale.
Ceci pour donner une lointaine idée du petit monde dans
lequel on évolue.
Mélange
d’influence eighties et de démontage des plages de
l’album, -comme TV
on the radio, ou Blonde
Redhead savent si bien le faire-, l’album avance
sur les berges de l’Achéron avec pour fil rouge la
voix miaulante (Diamanda
Gallas, Robert Smith, PJ Harvey ?) de Miss Ford,
véritable carte de visite du groupe, quoiqu’un
peu agaçante au fil de l’album. Les titres, qui hésitent
encore à vraiment s’assumer en qualité de rock song
contemporaines, y sont portés par cette voix étrange
en un étonnant cocktail à la fois attrayant et
repoussant, dont émerge ici un moog, là l’accordéon,
plus loin le synthé presque pop ou une boîte à
rythmes étranges ou lugubres. Etrange, inclassable, décalé,
novateur/passéiste.
On
sort de l’album avec l’étonnante sensation
d’avoir participé à une expérience musicale, à
laquelle on a pas tout compris, même si on a goûté à
la palette musicale qu’il faut parfois aller dénicher
sous l’omniprésente voix. On a songé aux pages
sombres de l’électro façon Massive
Attack autant qu’au Seventeen
seconds des Cure.
On sort de l’album sans trop savoir ce qu’on en
pense (cette voix, franchement nous avons eu du mal sur
la longueur), mais avec la certitude qu’une fois de
plus, dans la grande famille 4AD, l’album ne se juge
pas sur de stricts critères musicaux, mais doit
beaucoup à l’affectivité de son auditeur. On a pas
été touché, quant à nous, par l’exercice, auquel
on reconnaît pourtant pas mal de qualités.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
War
02.
Diamonds
03.
Holiday
04.
Foxes
05.
China
06.
Lost souls
07.
Ancient animals
08.
Tonight
09.
New skin
10.
Good ship
11.
Stars
Durée
: 43'06
Date
de sortie
: 13 février 2006
Plus+
Leur
espace Myspace
|