En
fait, si on ne s’ébaubit plus à l’annonce d’un
nouveau groupe rock à tendance punk Clashienne
en provenance d’Outre-Manche ;
c’est qu’il y a désormais pléthore de prétendants
officiant dans la même niche musicale déjà bien chargée.
Ainsi, après les Libertines,
Franz Ferdinand,
Babyshambles,
The
Cribs, The
Rakes, et Hard-Fi,
bienvenue aux Dead
60’s. Comme d’autres illustres Liverpuldiens,
ils sont quatre. Mais ils le proclament. Les années soixantes
sont mortes et les Beatles
aussi. Et rien ne saurait plus rattacher ces petites
frappes du Fab Four auquel
la ville d’origine semble les rapprocher. Non, comme
les groupes sus-cités, les Dead
60’s se placent sous le haut patronage de Saint Joe
Strummer et de ses trois
acolytes.
Sans
démériter pour un sou, les Dead
60’s explorent le versant White
Riot des Clash,
poussant la référence jusqu’à entamer l’album par
un titre vindicatif, Riot
on the radio, qui réussit
la gageure de placer sa rythmique au panthéon des
singles rock de ce début d’hiver 2005; disputant la
première place avec le nouveau Franz
Ferdinand.
Au
programme de l’album éponyme, un pur single donc, et
un disque court comme seul le punk rock sait le faire.
Il mêle le
tribute de Clash
et des Specials
tambour battant, avec force énergie, batterie roulante :
Horizontal,
ska, contre-temps : ghostfaced
killer, énergie de guitare, gimmicks : loaded
gun, mais aussi des plages qui tâtent dans
l’esprit Kingston : we
get low
ou de la funk : soul
survivor. Esprit qui a
fait la force des expérimentations des punks quelque
part au milieu des 70’s. Avec un soupçon de
revendication sociale aussi : you’re
not the law,
et de dub atmosphérique :
control this.
Le plongeon dans les référents n’est pourtant pas
total. On a tout de même droit aussi à des réflexions
plus contemporaines, quand le quatuor se pique de jouer
avec le son global de la piste et les distortions
presque électroniques des six cordes : The
last resort, red
light. Preuve qu’on a peut-être pas affaire à de
totaux suiveurs.
Alors
oui, les Dead
60’s ne révolutionnent pas grand-chose à
l’histoire de la musique, ni à la mode contemporaine.
On soupire même un peu de pouvoir compter un groupe de
plus dans la bataille musicale pour l’accession au la
primauté sur un genre: la faute à un créneau musical sur-exploité
cette année 2005. N’empêche que si on est fans du
punk façon Clash,
on trouvera en les Dead
60’s un représentant de choix, capable de rendre
sexy leurs petites mélodies ultra-référencées.
Mieux encore, si on parvient à faire abstraction de
tous les autres albums de ce style qui sont parvenus à
nos oreilles ces derniers mois, à nous qui ne portons
ni le jean serré ni les Doc coquées et encore moins le
perfecto élimé… Force est d’avouer qu’on tient
ici un rejeton sans prétention, ou presque, plutôt
efficace. Et c’est l’avenir qui tranchera, éliminant
ou non les groupes qui ne sauront pas faire évoluer
leur univers musical au-delà de ce coup d’essai bien
produit et bien cousu; à défaut d’être
indispensable.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Riot radio
02. A
different age
03.
Train to nowhere
04.
Red light
05.
We get low
06.
Ghostfaced killer
07.
Loaded gun
08.
Control this
09.
Soul survivor
10.
Nationwide
11.
Horizontal
12.
The last resort
13.
You're not the law
Date
de sortie : octobre 2005
Durée :
34’
04
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