musique

FortDax - Divers

Very friendly/Cargo records

[3.5]

 

 

Après une poignée de formats courts chez Static Caravan et un premier album (Folly) chez Tugboat, c’est cette fois chez Very Friendly que Darren Durham donne de ses nouvelles, à travers un Divers annoncé comme son ultime effort sous le pseudo FortDax. Après quoi il compte bien tourner la page et passer à tout autre chose… Mais pour le moment, FortDax continue d’officier dans le registre de la musique électronique mélodique et un peu cheap, en ayant recours à quelques machines et des vieux synthés vintages pourvoyeurs de sonorités datées, ce qui le situe un peu à contre-courant de pas mal de ses pairs.

 

Si cette approche rétrograde est louable et donne parfois lieu à de beaux résultats, la pilule peine à passer lorsqu’elle se voie couplée d’une légèreté et d’une naïveté trop appuyée comme sur f.m. ou Test-pressing seventy-two et ses faux chœurs, sa mélodie limite neu-neu jouée par un piano très mécanique (le kitch n’est alors pas très loin).

 

A côté de ça, certains morceaux étonnent par leurs constructions, leurs strates savamment agencées. Sur The pheasant’s eye, le faisan ressemble étonnamment au Plaid qu’on a connu sur Double figure, avec ses beats secs et syncopés où des couches mélodiques s’empilent, faisant intervenir successivement guitare digitalisée, glockenspiel, piano, clavecin sur fond de basses robotiques. Une chouette et redoutable BO de film de science-fiction, au même titre que Prozess wolven dont il faut se méfier si on a pris parti de respecter la consigne « Playlouder » laissée sur le disque. Car il faut bien l’admettre, lorsque cette timide rythmique binaire démarre, on a envie de pousser le volume, mais c’est sans compter sur le fait que le morceau s’épaissit rapidement, que des violons imposants vous font le coup du lapin, vite rejoints par des infra-basses et rythmiques percutantes, persillées de cliquetis et parasites. Un fulgurant cocktail passéiste de big-beat technoïde, science-fiction et electronica.

 

On retiendra aussi (plus que les 11 minutes stridentes et poussives du live White divers) la ballade lumineuse et dépaysante A beverly mythic où castagnettes et percus en tout genre, cordes exotiques, clavecin digitalisé et ocarina "kitchounet" se sont donnés rendez-vous pour un plaisir simple qui ne se refuse pas.

Une collection Divers variée et ponctuée de quelques fautes de goût, que l’on aurait presque envie de pardonner en regard de son lot de morceaux redoutablement efficaces.

 

Sébastien Radiguet

 

Tracklist :

1909 (pour Mme Emile Mouillere)

As birds angle in

Prozess wolven

A beverly mythic

C conceit, knot point, hanging...

Test-pressing seventy-two

The pheasant’s eye

Valley life hexing

White divers (FortDax tiny ensemble – live mix 01.03.05)

f.m

 

Durée : 40’10

Date de sortie : 13 février 2005

 

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www.fedge.net/fortdax