Après
une poignée de formats courts chez Static Caravan
et un premier album (Folly) chez Tugboat,
c’est cette fois chez Very Friendly que Darren
Durham donne de ses nouvelles, à travers un Divers
annoncé comme son ultime effort sous le pseudo FortDax.
Après quoi il compte bien tourner la page et passer à
tout autre chose… Mais
pour le moment, FortDax continue d’officier
dans le registre de la musique électronique mélodique
et un peu cheap, en ayant recours à quelques machines
et des vieux synthés vintages pourvoyeurs de sonorités
datées, ce qui le situe un peu à contre-courant de pas
mal de ses pairs.
Si
cette approche rétrograde est louable et donne parfois
lieu à de beaux résultats, la pilule peine à passer
lorsqu’elle se voie couplée d’une légèreté et
d’une naïveté trop appuyée comme sur f.m.
ou Test-pressing seventy-two et ses faux
chœurs, sa mélodie limite neu-neu jouée par un piano
très mécanique (le kitch n’est alors pas très
loin).
A
côté de ça, certains morceaux étonnent par leurs
constructions, leurs strates savamment agencées. Sur The
pheasant’s eye, le faisan ressemble étonnamment
au Plaid qu’on a connu sur Double figure,
avec ses beats secs et syncopés où des couches mélodiques
s’empilent, faisant intervenir successivement guitare
digitalisée, glockenspiel, piano, clavecin sur fond de
basses robotiques. Une chouette et redoutable BO de film
de science-fiction, au même titre que Prozess
wolven dont il faut se méfier si on a pris
parti de respecter la consigne « Playlouder »
laissée sur le disque. Car il faut bien l’admettre,
lorsque cette timide rythmique binaire démarre, on a
envie de pousser le volume, mais c’est sans compter
sur le fait que le morceau s’épaissit rapidement, que
des violons imposants vous font le coup du lapin, vite
rejoints par des infra-basses et rythmiques percutantes,
persillées de cliquetis et parasites. Un fulgurant
cocktail passéiste de big-beat technoïde,
science-fiction et electronica.
On
retiendra aussi (plus que les 11 minutes stridentes et
poussives du live White divers) la ballade
lumineuse et dépaysante A beverly mythic
où castagnettes et percus en tout genre, cordes
exotiques, clavecin digitalisé et ocarina "kitchounet"
se sont donnés rendez-vous pour un plaisir simple qui
ne se refuse pas.
Une
collection Divers variée et ponctuée de
quelques fautes de goût, que l’on aurait presque
envie de pardonner en regard de son lot de morceaux
redoutablement efficaces.
Sébastien
Radiguet
Tracklist
:
1909
(pour Mme Emile Mouillere)
As
birds angle in
Prozess
wolven
A
beverly mythic
C
conceit, knot point, hanging...
Test-pressing
seventy-two
The
pheasant’s eye
Valley
life hexing
White
divers (FortDax tiny ensemble – live mix 01.03.05)
f.m
Durée
: 40’10
Date
de sortie : 13
février 2005
Plus+
www.fedge.net/fortdax
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