C’était la 16ème
édition du festival de Dour, et jamais autant de monde
n’avait investi le site et ses 6 scènes. La
programmation n’affichait pourtant quasiment aucun
grand nom mais on vient ici avant tout pour la découverte
et surtout l’ambiance unique où tous les public se mêlent
dans une atmosphère bonne enfant .
Après un concert gentiment ennuyeux de Feist,
les chose sérieuses commençaient avec Laetitia
Sherrif qui
a présenté un set tendu et habité. Avril,
sur scène, tend à s’éloigner de la techno pour
le rock mais avec un son bien trop fort et une voix
neutre et faiblarde, il n’a pas convaincu malgré
toute l’énergie déployée et sa visible joie d’être
là. Les rangs de l’assistance étaient clairsemées
pour voir les très floydiens Mellow.
Dommage mais les gens se réservaient sûrement pour
accueillir l’un des gros buzz du moment :les ! ! !.
Si l’album peut laisser dubitatif, sur scène la
grosse demi-douzaine de musiciens composant le groupe
fait tout pour dissiper cette impression dans un show très
enlevé :déhanchements incessants et grimaces
criardes ont conquis les spectateurs. Un petit tour dans
la Magic Tent -qui après avoir accueilli du métal très
lourd se transforme à l’orée de la nuit en piste
drum’n’bass- pour s’échauffer un petit peu avant
le show de Audiobullys
qui n’auront pas à forcer pour séduire un public
joyeux et prêt à faire la fête. Plus loin les Dead
Combo avec leur disco-rock, très Suicide, n’hésite
pas à enfiler les clichés : vestes de cuir,
lunettes noires, tatouages, guitares distordues et
surtout défonce complète….Après un DJ set de James
Murphy du LCD sound-system, la soirée s’achève
avec un concert incendiaire de Ghinzu,
un des nombreux groupes belges programmés cette année
. La scène belge est en effet l’une des plus
foisonnantes du moment et le festival de Dour permet de
voir les premières prestations de ces groupes comme
l’an dernier les excellent Girls in Hawaii dont on
connaît le parcours depuis. Le vendredi sera
d’ailleurs en grande partie consacrée à la découverte
des groupes du plat pays . Mais après avoir pourtant
bien commencé par un réveil terrassant auprès des très
bruyants Part
Chimp, la journée « spéciale diables rouges »
part mal avec les insupportables My second skin : du sous Muse très pénible (pléonasme).
Heureusement tout rentre dans l’ordre avec Minérale
qui propose des compositions fines à la structure
alambiquée. Vient ensuite Austin
Lace et leur pop sautillante - une sorte de Pavement
domestiquée- qui promet beaucoup (vivement l’album !)
pour une prestation simple et généreuse. Mint ,dans un style très rock indé offre un show correct mais un
peu monochrome. Les excellents Showstar
dont le 1er album sortira en France à la
rentrée, se présente alors sous un soleil de plomb et
avec un chanteur parfaitement déjanté
qui malgré toutes ses pitreries assurent sans
problème sa partie. Le tout se finira dans de gros
roulages de pelles avec les 1er rangs :
Showstar n’est qu’amour et sexe facile (
c’est eux qui le disent) ! Contraste forcément
saisissant avec Shannon
Wright toujours aussi torturée et tétanisante. Les
petits chouchoux de la presse belge, Hollywood porn stars, commencent alors devant un public conquis
d’avance un set très énergique. Prestation intéressante
même si dans certain morceaux des petites parties de
guitares métalleuses laissaient craindre le pire. Sur
un magnifique coucher de soleil, le groupe local Starving a servi ses compos au net tendance electro-80’s avant de
laisser la place à
Sharko : un garçon qui se donne à son public vu qu’il a
finit son concert en slip comme d’habitude. Sa
prestation lunaire a ravi l’assistance. Pour finir Mud
flow nous a bercé de sa pop délicate et mélancolique
,avant qu’on aille transpirer devant l’Asian
Dub Foundation Sound-system. Le lendemain on émerge
difficilement au son de « Chiwawa » et autre
« Cette année là », on reste un moment
dubitatif avant de se rendre compte qu’on est à des
kilomètres de Dour en train d’assister à une fête
de mariage qui nous empêchera de parler des prestations
forcément parfaites de Girls in Hawaii ou Lali Puna
(Tant pis, on se rattrapera à Saint Malo !). On
aura quand même le temps d’apprendre que l’une des
rares grosses « stars » du festival Diam’s
n’a tenu sur scène que 4 minutes chrono, obligés de
rentrer backstage et d’annuler son concert devant
l’animosité du public et les très nombreux jets de
projectiles dont elle était la cible. Le dimanche, les
paupières et les jambes sont lourdes et une folle
rumeur s’amuse à se répandre sur le site du festival :
Johnny est
mort ! Ce qui n’a pas l’air de perturber les De
Portables qui ont bien retenu les leçons
d’harmonies dissonantes professées par Sonic Youth.
On savoure d’autant plus que ce sera notre dernier
groupe à guitares du week-end. On enchaîne en effet
avec une prestation impressionnante aux platines des DJ
de Quannum,
échauffement idéal avant le formidable show des Pharcyde :
un clavier et une batterie viennent compléter les
platines et donner ainsi plus d’ampleur et de
dynamisme à la prestation
parfaite du groupe emmené par deux mc’s aux
flows variés et virevoltant . Voilà c’est quasiment
fini. On traîne un peu. Dans quelques heures les Bérurier
noir vont conclure le festival devant 30
000personnes puis on rejoindra la voiture où en
allumant la radio on apprendra ce qu’on pressentait déjà :
Johnny n’est toujours pas mort.
Guillaume
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