musique

Fog - Ether teeth   

Ninja Tune/Pias - 2003

 

 

    En 2001, le précédent album de Fog nous avait littéralement scotché avec son hip-hop lo-fi et déjanté et nous avait laissé entrevoir une vraie personnalité et une capacité à composer de façon totalement libre et hors-norme qui laissait présager le meilleur pour la suite des événements soniques de Fog.

Au cœur du projet Andrew Broder, se mit donc au travail et donna suite à son travail avec ce Ether teeth qui vient confirmer de belle manière que chez Ninja Tune y’en a pas que pour le break-beat et le hip hop et qu’une musique country-folk matinée de bidouillages électro eut également avoir sa place dans les rangs de ce prestigieux label.

 

    Guitare folk, scratches et montages sonores sont toujours bel et bien au rendez-vous pour ce nouvel album, mais contrairement au précédent, il semble avoir laissé au vestiaire le côté expérimental de sa musique pour se concentrer sur le song-writing.

D’ailleurs dès le premier titre Plum-dumb l’aspect minimaliste et intimiste de Ether teeth apparaît immédiatement et de façon évidente.

Désormais plus proche de Vincent Gallo ou d’un Bill Callahan qui se serait payé une sampler, Andrew Broder compose à la guitare ou au piano, dans son petit coin éclairé à la bougie, des chansons romantiques et tristes See it see it, Under an anvil tree qui sidèrent par leur profondeur et la mélancolie qu’elles dégagent. Sans se laisser aller à jouer les "Adam de la Halle au sampler" Andrew Broder va plus loin que le simple song-writing et se plonge dans une démarche sans limite n’hésitant pas à donner à ses constructions des formes étranges avec des sonorités improbables rappelant que Fog n’est pas devenu, malgré les apparences, un groupe de slow-core le temps d’un album.

 

    Plus construit, plus solide et plus touchant qu’avec son précédent essai, Ether teeth, Fog a su passer le cap du deuxième album avec réussite, sans rien laisser au passage. Moins tourné vers le hip-hop bizarre, cet album montre le virage ascensionnel pris par le groupe qui ne désire plus simplement s’imposer par une démarche arty mais aussi par le fait de vouloir toucher l’auditeur.

 

    Pleine de charme et de fraîcheur, malgré le coté faussement sombre de l’ensemble, garnie de petits tics sonores sympathiques (des cris d’oiseaux et autres bruits divers extraits du quotidien) et une certaine forme d’inventivité dans les arrangements, la musique du nouveau Fog s’avère absolument roborative pour ceux qui désespèrent d’entendre toujours la même chose dans le rock actuel. Pour ceux-là une cure de Fog s’impose immédiatement.

 

Benoît