Señor
Coconut and his orchestra - Fiesta songs
Naïve/pingpongcom.net
- 2003
La recette n’est pas nouvelle : prenez quelques
titres qui ont connu leur heure de gloire (des hits, des
standards) reconnaissables dès les premières notes.
Réarrangez-les,
réorchestrez-les dans un style musical très différent
et vous obtiendrez une superbe compilation estampillée lounge
ou easy-listening du meilleur goût pour vos
soirées chic et sympas entre amis.
Très marqué années 60/70, ce type de
travail, signé à l’époque en France par des
personnes telles que Paul Mauriat, ou Claude
Denjean & le Mogg synthétiseur consistait à
rejouer ces standards de la pop dans des versions
orchestrales ou au synthé moog. L’an passé Uwe
Schmit alias Señor Coconut remettait cette méthode
au goût du jour en adaptant, à la sauce chachacha-mambo,
des titres de Kraftwerk avec El Baile
Alemán. Salué pour son audace et son impertinence
à dépoussiérer les vieux titres de l’électro
allemande 70’s El Baile Alemán apportait une
touche de fraîcheur dans un milieu musical assez sérieux.
Mais comme les plaisanteries les plus courtes sont
toujours les meilleurs on n’envisageait pas forcément
de revoir l’allemand réapparaître une fois de plus
avec ses maracas et son costume à paillettes pour nous
refaire presque le même coup.
Et bien si, il a osé, et cette
fois-ci il a même sombré dans la facilité et le mauvais
goût puisqu’il s’attaque cette fois-ci à des
standards de la variété internationale comme Blue
eyes de Elton John ou encore le Smooth
Operator de Sade qui n’avaient, il faut
bien l'avouer, vraiment pas
besoin de ça. Surfant sur le succès de son précédent
essai, il ratisse large en espérant sans doute conquérir
un public plus grand.
Bien sûr, on sourit encore un peu à l’écoute d’un Smoke
on the water version chachacha, mais on se lasse bien
vite ensuite des Beat it ou Negra mi chachacha
qui ne présentent vraiment plus aucun intérêt
musical.
Oh bien sûr, il n’y rien de détestable
dans tout ça, c’est même sympa à écouter en
voiture, mais on ne ferait pas 500 km malgré tout avec
ce seul et même cd.
On reprochera seulement à Uwe
Schmitt d’avoir trop abusé de la poule aux oeufs
d’or, d’avoir trop voulu nous refaire le coup de Kraftwerk
"comme vous ne l'avez jamais entendu" pour déboucher
finalement sur une compilation sans grand intérêt
qui mérite tout juste sa place dans les bacs des
soldeurs. Mais malgré tout, on espère retrouver Uwe
Schmitt très vite aux côtés
de son compère Burnt
Friedmann dans
l'excellent projet electro-jazz Flanger.
Benoît
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