Un
premier essai, il y a trois ans, plaçait Elista
parmi un peloton d'enfants plus (Deportivo,
Eiffel...) ou moins (Luke,
Saez, Dumas...) légitimes nés de l'union du père
absent Noir Désir
et de la tradition pop rock anglo-saxonne.
Le quatuor scénique: Thomas
Pierron (voix guitare),
François Nguyen (voix guitare) Marc
Mallia (batterie) + un bassiste (aujourd'hui en quête
de nouveaux horizons)
est toujours quintet à la ville si on ajoute le
parolier Benjamin
Peurey
qui ne semble pas le dernier quand il s'agit de dégrafer
le corset des cannettes de bière dans le tour bus.
On
prend les mêmes, ou presque, et on perpétue un esprit
plus qu'on ne duplique vraiment une formule, avec ce
nouvel album. Surtout qu'on sort ici la grosse
artillerie: merci Sony!. Du coup, Elista,
qui a beaucoup tourné depuis le premier album, recentre
ses compositions sur la possibilité de jouer les titres
en live et rend le son massif à coup de production.
Exit donc les fioritures de l’arrangement (qui
faisaient parfois aussi le charme de certains titres du
précédent album) et des sonorités non reproductibles
sur scène. On se concentre sur la composition, directe,
incisive, qui va droit au but. Le médisant qui
sommeille en nous dira que parfois la ligne droite entre
l’intention et sa réalisation est un peu bourrine,
mais pourtant efficace sur la majorité des titres. Une
efficacité qui évite de justesse le mauvais goût. Un
évitement que l’on doit sans doute essentiellement à
la présence du très demandé Dimitri
Tikovoï responsable, cette année entre autres
grosses machineries réussies de justesse, du
son de meds
pour Placebo.
Côté
écriture, pas de mauvaise surprise, Peurey
parvient toujours à placer le mot juste, la phrase bien
travaillée au sujet de thématiques « teenage »
qui auraient été traité ailleurs sans doute de façon
plus adolescente et moins intéressante. Bon point de
l’album, on félicite cette volonté scripturale de ne
tomber dans aucune facilité littéraire.
Le
résultat a les défauts de ses qualités. On est ici
dans un pop rock presque FM, bien torché, pas
fondamentalement révolutionnaire, mais un cran au
dessus, en matière de son et de forme, de la masse (la
manne ?) des groupes cherchant à devenir les
meilleurs amis des lycéens. On sent le plaisir qu’a
le groupe de jouer ensemble, et l’expérience des années
de connivence sur une formule de groupe qui n’est pas
née de la dernière pluie, ni de la dernière mode. Ca
se tient bien, ça se mange comme une barre chocolatée
qui se mange vite, avec un plaisir direct et coupe la
faim 45 minutes durant. Et c’est pour cette
raison qu’on conseille Elista, comme on avait pu
conseiller Placebo
en 2006. L’hédonisme et la jouissance quasi
masturbatoire, en musique comme ailleurs sont des
plaisirs qu’on s’autorise à accorder. A titre réellement
personnel on a juste un tout petit peu de mal avec le côté
« scandé » plus que chanté de chacune des
phrases, qui a une légère tendance à nous irriter.
Mais une légère tendance seulement, puis remis au
niveau de ce qui se fait en la matière, c’est
vraiment pinailler.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
La Folie Douce
02.
Finir les journaux
03.
Dès le départ dès le debut
04.
Le niveau des mers
05.
Lachete
06.
Courage
07.
Nous sommes tous des ombre
08.
Les calanques de Cassis
09.
Les Hommes ordinaires
10.
Je deteste tout
11.
Je suis une nuit de tempete
12.
Mon ivresse
Date
de sortie : 23 octobre 2006
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