FortDax
- Folly
Tugboat
/ PIAS - 2003
Dès
les premières secondes de Folly on sait
pertinemment que cet album ne va pas révolutionner la
musique électronique. Et en moins de deux notes de
synthé 80’s, on aura très vite compris que FortDax
joue en terrain balisé et n’a d’autre prétention
que de nous servir une musique électronique, certes agréable,
mais, il faut bien le dire, très classique vu le nombre
de groupes qui pratiquent désormais ce genre, aux
confins de la pop "d’en haut" et de l’électronica sucrée
et naïve.
Rien
de bien neuf dans tout ça donc se dit-on. Alors évidemment
on songe forcément à Boards of Canada ou Isan
et on se dit que l’on ira certainement pas
jusqu’au bout de l’album vu que la banalité semble
être le terme qui caractérise le mieux la musique
proposée par Darren
Durham unique responsable du projet FortDax.
Mais voilà, il arrive parfois que les mauvais
pressentiments se transforment en bonne surprise. Et là
où on attendait une musique sans saveur et totalement
ordinaire, on trouve finalement un album au fond assez
diversifié, qui après quelques morceaux faciles,
histoire d’attirer le chaland (both mirror and
armour, sakura), montre finalement une
personnalité plus marquée.
Se détachant petit à petit de ses homologues, Fortdax
réussit à construire un album cohérent sur lequel il
dévoile une capacité à aller plus loin que l’électronica
de base, en s’affranchissant des tics du genre. On
notera également la participation de Cotton Casino,
membre du groupe post-rock Acid
mothers temple à laquelle il offre les vocals
sur quelques titres.
Utilisant la plupart du temps des sonorités vintage, Darren Durham réussit
malgré tout à donner une forme de caractère à
l’ensemble de ses morceaux en y incluant, par exemple,
une jolie voix nippone comme sur les morceaux Takeda
et Sakura.
Mais c’est en retrouvant une forme de simplicité et
en s’éloignant un peu plus de l’aspect pop de sa
musique que FortDax réussit les meilleures choses. These quills
ou Foxglove Into Sparrow-Grass en
sont sans doute les preuves les plus parlantes.
Alors sans
crier au génie, car l’originalité n’est quand même
pas le point fort de FortDax,
on reconnaîtra néanmoins à Folly une capacité
à présenter une musique, certes codifiée, mais simple
et généreuse pour laquelle on ne peut avoir que de
l’indulgence. Mais attention toutefois à ne pas nous
jouer la face b la prochaine fois car nous risquerions
bien de passer cette fois-ci définitivement à côté
de ce groupe si aimable soit-il.
Benoît
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