Julie
Doiron - Goodnight Nobody
Jagjaguwar/Chronowax
– 2004
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Qu’il est bon de tomber, au hasard d’une soirée ou
d’une écoute furtive chez un disquaire un album comme
celui-là. Qu’il est doux d’entendre une voix à la
fragilité incroyable se poser sur des arrangements au
final tout simples mais particulièrement enchanteurs.
C’est le cas avec ce nouvel album de la canadienne Julie
Doiron, Goodnight Nobody, qui après quelques
albums passés relativement inaperçus (malgré leurs
qualités indéniables) ainsi qu’un split (assez moyen
avec les pourtant excellents Okkervil River),
revient en force avec ce nouveau disque.
Ici, Julie Doiron navigue entre balades
intimistes, morceaux enjoués et production léchée.
Les français de Herman Düne sont de la partie
et sont une des raisons de la beauté de ce disque.
Un
disque que trois titres pourraient parfaitement bien résumer :
Snow
Falls In November est le premier de ceux-là.
Morceau qui ouvre l’album, il n’est ni plus ni moins
qu’un des plus sublime titre folk de cette année
2004. Une chanson qui part comme n’importe quel titre
du genre mais qui fait montre rapidement d’un aspect mélodique
insoupçonné et inattendu. Les guitares des Herman Düne
sont délicates, et accompagnent la voix de Julie
Doiron, sans être effacées ni omniprésentes. Le
texte de Snow Falls In November est en parfaite
adéquation avec sa musique : un bonheur simple qui
donne le sourire.
Deux plages plus loin, on tombe irrésistiblement sous
le charme de Last Night. Sous une rythmique un
peu lourde, on tombe nez à nez avec une production à
la limite du lo-fi. Oui, j’ai bien dit lo-fi. Les
bases mélodiques sont pourtant simples : batterie,
basse, guitare, voix. Et pourtant, sur une très belle déclaration
d’amour (« Tomorrow, I’ll be on stage and
(…) I will close my eyes thinking of you »),
la guitare s’anime et lance ses accords légers et
distordus. Un régal.
Et puis il y a LE titre de l’album. Le titre qui
annihilerait presque tous les autres tant il est fort,
bien écrit et enthousiasmant. Ici, on s’éloigne de
l’ambiance folk pour se rapprocher un peu plus du
blues-rock. Si le morceau démarre sur une tonalité
plutôt calme, il ne tarde pas à s’emballer à coups
de riffs de guitares bien sentis. Les Herman Düne
font crier leurs guitares, Julie Doiron
s’efface devant tant de virtuosité, le batteur se met
au diapason de ces collègues musiciens et envoie le
tout au royaume des grandes chansons 2004.
Il aurait été peut-être plus pertinent de parler plus
globalement de l’album. Mais ces trois titres sont véritablement
les pierres angulaires de ce disque quasi-parfait qui
rappelle (ou prouve) que Julie Doiron est une
grande artiste. « They call me a songwriter »
chante t-elle. On ne sait pas qui ils sont. Mais ils ont
fichtrement raison.
Olivier Combes
Tracklist :
01.
Snow falls in november
02.
Sorry part III
03.
Last night
04.
No money makers
05.
Tonight is no night
06.
Dirty feet
07.
Dance all night
08.
When i awake
09.
The songwriter
10.
Some blues
11.
Banjo
12.
Goodnight
Date
de sortie : 7
septembre 2004
Durée :
41'21
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