Beck
- Guero
Geffen
- 2005
[3.0]
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Finalement, a-t-on vraiment attendu quelque chose de Beck après ses deux premiers disques ? Devant ce nouveau
Guero, on comprend, en entendant ces types de chansons qu’on a déjà croisées, bien plus fraîches, il y a une dizaine d’années, que si on prend encore un certain plaisir à l’entendre, on ne se sent plus très concerné par
Beck… Effet des ans ou effet d’usure ? En tout cas, si la découverte de
Mellow gold et d’Odelay avait en son temps vrillé nos oreilles, secoué nos habitudes, nous avait tant amusé, réjoui, aujourd’hui ne reste qu’un mélange de curiosité blasée et de déception.
Curiosité parce que quand même, on veut bien rester fidèle un minimum ; et surtout parce qu’on a fini par avoir du mal à suivre l’ex trublion, pour le laisser filer en douce. Il aura quand même exploré divers domaines, pas ceux qu’on aurait prévu de lui : disques sérieux et mélancoliques
(Sea Change, Mutations) parfois très beaux, parfois trop longs ; escapade funk amusante mais rapidement un peu gratuite
(Midnite vulture). Tout ceci s’éloignait du bazar allumé des débuts, mais déjà on perdait notre joie de la découverte. Une tournée solo assez foutraque il y a deux-trois ans avait ravivé la flamme : oui, il pouvait encore nous surprendre en recommençant son répertoire…
Et survient ce Guero qui sonne comme un retour aux sources : revoilà les secrets
Dust Brothers à la production, comme au début, et revoilà ce fourre-tout brinquebalant, oscillant entre hip-folk, slides de guitares ringards à souhait, chant pop ou lamentablement hip-hop mal foutu, bossa-nova mélangée aux bruits de Los Angeles, petites ballades et chansons pop, tout est encore là, comme avant, mais cela sonne plus comme un surplace temporel que comme un vrai retour vers l’âge d’or.
Notre écoute devient alors hésitante : ce disque est-il vraiment lassant sur la longueur, est-il vraiment si avare en réelle surprise ; a-t-on bien écouté ? On se force un peu, on finit par y trouver des moments fort agréables, mais globalement on peine sur une bonne moitié des morceaux, trop déjà entendus, trop à ne pas refaire. C’est une mauvaise surprise que de retrouver d’anciens plaisirs globalement moins forts, moins surprenants, moins intenses, moins
immatures… Peut-être faut-il laisser ce disque à ceux qui ne connaissent pas encore le bonhomme, qui y découvriront sûrement des choses que Beck n’est plus capable, ici, de fournir aux habitués…un disque d’initiation à une œuvre plus ample, somme toute pas tant qu’on avait cru, mais qui initie par des chemins déjà traversés…
Matthieu Jaubert
Tracklist
E-pro
Que onda guero
Girl
Missing
Black tambourine
Earthquake weather
Hell yes
Broken drum
Scarecrow
Go it alone
Farewell ride
Rental car
Emergency exit
Durée
: 53'55
Date
de sortie :21
mars 2005
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