Cyann
& Benn - happy like an autumn tree
Gooom/PIAS - 2004
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En février dernier, Cyann
& Ben signait chez Gooom (un label ô combien
intéressant, les derniers disques de M83 et de Abstrackt
Keal Agram en sont la preuve flagrante) son premier
album (chroniqué dans ces pages) : Spring.
Un album présentant une pop 70s assez irrésistible, de
la part d’un groupe qui l’était tout autant.
Quinze
mois plus tard, revoilà notre quatuor, avec sous le bras
un tout nouvel album, composée de huit chansons. Un album
lui aussi à estimer, tout comme son prédécesseur.
Happy Like an Autumn Tree fait partie de ces disques
beaux à en pleurer. Un album d’une noirceur incroyable,
où le piano sonne étonnamment grave (et rappelle parfois
les Black Heart Procession), où la rythmique
oppresse l’auditeur.
Un
album où folk-electronica côtoie grandiloquence des
guitares noisy. Un album où les influences semblent
nombreuses : les maîtres étalons du post-rock (Mogwai,
Godspeed You ! Black Emperor), mais également
la pop-psyché des années 70 (notamment le Floyd).
Dès les premières notes du disque, Circle propose
une rythmique démoniaque avant de laisser la place à une
musique plus douce (où la voix de Ben fait des
merveilles).
Gone
to waste nous présente une Cyann chantant en Anglais
avec une voix qui semble trahir une infinie tristesse.
Quant
à A Moment Nowhere, indéniablement le meilleur
morceau de l’album, sa lente montée musicale, très
mogwaienne, de plus de 7 mns, accentuée par des chœurs
des plus majestueux, n’est rien d’autre qu’un
enchantement.
Même quand le groupe se prend à tenter quelques expérimentations
sonores (TidE, Silences and Little Melodies for),
il s’en sort tout aussi bien que sur les passages chantés.
En
passant du printemps à l’automne, Cyann & Ben
n’aura rien perdu de sa superbe. Bien au contraire.
Album plus mature que son prédécesseur, Happy Like an
Autumn Tree déroutera sûrement au premier abord par
son ambiance assez noire, dark. Mais au fil des écoutes,
on se rendra vite compte de la qualité indéniable de ce
second opus d’un groupe français au talent plus que
prometteur.
On
en conclura même que l’on aura été rarement aussi
heureux d’écouter un album aussi triste.
Olivier
Combes
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