musique

Flim - Helio     

Tomblab/Chronowax - 2003

 

 

 

    On se souvient, de bonne mémoire, que l’an passé, Flim nous avait régalé avec un premier album frais, tonique et surprenant dans lequel Enrico Wuttke allemand originaire de Dresden nous offrait à entendre des sonorités et des textures sonores particulièrement intéressantes alliant parfaitement machines électronique et instruments classiques. L’album s’appelait Given You Nothing. Près d’un an après Flim revient sur un terrain assez différent du précédent dans lequel il découvre un univers sonore enfantin, bigarré dans lequel l’électronique a pris le pas sur les instruments traditionnels.

 

    D’emblée assez déconcertant, avec un titre assez expérimental et aux sonorités rugueuses, Flim ouvre son nouvel album en prenant l’auditeur à contre-pied car le reste de l’album se situera dans une veine beaucoup plus douce dans une sorte de mouvance proche de groupes signés sur le label Morr Music tels que Isan, Solvent ou plus loin Four tet.

Hélio constitue donc une nouvelle étape dans la discographie de Flim. Alors que Given You Nothing, enregistré entre 1993 et 2001, pouvait se comprendre comme étant un album post-rock au carrefour des musiques de Tortoise et de Steive Reich rempli de clochettes, de xylophones et petites touches organiques, Helio se situe dans une veine electronica naïve cette fois-ci plus proche d’un Boards of canada au coin du feu. 

 

    Véritable patchwork sonore, pouvant allégrement servir de disque d’éveil musical pour les enfants tant les sonorités présentes ici semblent s’amuser entre elles, Helio n’en est pas moins un album adulte même si une certaine forme d’innocence semble flotter sur les huit morceaux de l’album. Prenons le titre Conversations, on peut imaginer y entendre des oiseaux chanter et même des piverts taper le tronc d’un arbre en se répondant mutuellement. L’impression de nature, de vie animale et végétale est véritablement très palpable à l’écoute de cet album. Non je n’ai pas fumé, je vous assure... Ecoutez vous-mêmes...

 

    Au final même si on ne retrouve pas le Flim du début, on ne ressentira aucune forme de nostalgie, bien au contraire. Différent mais tout aussi passionnant de par sa maîtrise des sonorités à la fois chaudes et lumineuses, de par ses arrangements malins et ses réminiscences enfantines, Helio constitue une étape nouvelle dans la carrière de Flim que l’on espère longue et toujours aussi riche en surprises musicales de ce genre.

 

Benoît